Le gouvernement du Québec et Hydro-Québec assurent que l'achat d'Énergie Nouveau-Brunswick est une bonne affaire pour toutes les parties, malgré un sondage défavorable chez les Néo-Brunswickois.

Interrogés à ce sujet lundi à Montréal, le premier ministre Jean Charest et le président et chef de la direction d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, se sont tous deux portés à la défense de l'entente qui permet à Hydro-Québec d'acheter Énergie Nouveau-Brunswick.

Un sondage Léger Marketing-QMI dévoilé lundi indique que 60% des Néo-Brunswickois interrogés se disent plutôt défavorables à cette transaction.

Aussi, le gouverneur du Maine, John Baldacci, s'est dit préoccupé par la transaction et craint l'importance colossale que prendra ainsi Hydro-Québec dans la région nord-est du continent.

M. Vandal croit qu'en expliquant mieux l'entente, les gens comprendront qu'elle est dans l'intérêt de tous.

«C'est un dossier complexe; c'est un dossier important. Et c'est normal qu'il y ait encore beaucoup de travail à faire. Il faut bien expliquer, bien faire valoir l'entente. C'est une entente 'gagnante gagnante'; les premiers ministres l'ont bien exprimé, mais on va continuer de faire du travail avec le gouvernement du Nouveau-Brunswick», a affirmé M. Vandal.

Le grand patron d'Hydro-Québec n'écarte pas l'idée de se rendre lui-même au Nouveau-Brunswick, encore une fois, pour en donner les détails et répondre aux questions et appréhensions. Il a déjà rencontré les employés concernés.

De son côté, le premier ministre Charest s'est dit «pas du tout étonné qu'il y ait un débat» au Nouveau-Brunswick sur cette question.

Il continue cependant de croire que «ce que nous proposons est bon pour le Nouveau-Brunswick, bon pour les consommateurs du Nouveau-Brunswick et c'est plein de bon sens».

Quant au gouverneur Baldacci, M. Charest avait déjà convenu, lors de l'annonce de l'entente avec le Nouveau-Brunswick, de le rencontrer et il le fera, comme prévu.

Le premier ministre du Québec ne semble pas craindre de mouvement politique anti-Québec qui ferait dérailler l'entente économique.

À ceux qui voient dans l'achat par Hydro-Québec d'Énergie Nouveau-Brunswick une mainmise du Québec sur un outil de développement crucial de cette province, le premier ministre Charest assure que «le Nouveau-Brunswick va garder sa pleine souveraineté sur ses décisions énergétiques, comme il le ferait pour n'importe quel autre partenaire».

M. Charest a fait ces commentaires à la presse après qu'il eut prononcé une allocution sur la réunion de Copenhague sur les changements climatiques. M. Vandal a été interrogé après qu'il eut assisté à l'allocution de M. Charest devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).