Le gouverneur du Maine, John Baldacci, est préoccupé par la vente projetée d'Energie Nouveau-Brunswick à Hydro-Québec, et il entend faire part de ses inquiétudes au premier ministre du Québec, Jean Charest.

La perspective qu'Hydro-Québec devienne une puissance énergétique régionale, à la suite de l'entente de 4,75 milliards $ signée le mois dernier, préoccupe sérieusement non seulement le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Danny Williams, mais aussi les politiciens et dirigeants des milieux d'affaires de la Nouvelle-Angleterre.

L'entente de principe doit permettre à Hydro-Québec de mettre la main sur la majorité des actifs d'Energie Nouveau-Brunswick, incluant les lignes de transport d'électricité vers le Maine, et d'ajouter plus de 370 000 abonnés à sa clientèle. La transaction devrait être finalisée en mars.

La prise de contrôle d'Energie Nouveau-Brunswick donnerait à Hydro-Québec un accès accru aux lucratifs marchés du nord-est des Etats-Unis. Elle placerait aussi la société d'Etat québécoise dans une position idéale face aux entreprises concurrentes des Maritimes, incluant celles gardant un oeil sur les opportunités d'exportation d'électricité vers la Nouvelle-Angleterre.

Au sud de la frontière, les responsables de M. Baldacci sont en train de déterminer ce que l'entente pourrait signifier pour le Maine, qui importe actuellement une partie de son énergie du Nouveau-Brunswick.

«Je ne dirais pas que nous sommes en train de nous alarmer, mais nous souhaitons certainement obtenir davantage d'information et avoir une meilleure compréhension des éventuelles répercussions», a affirmé David Farmer, chef de cabinet adjoint du gouverneur Baldacci, au sujet de l'importance que revêt la rencontre avec Jean Charest.

Dans les Maritimes, l'entente a enragé le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Danny Williams, qui a prévenu un parterre de gens d'affaires à New York, la semaine dernière, que la vente placerait le Québec en position de quasi-monopole sur le marché des exportations d'énergie vers le nord-est des Etats-Unis.

De son côté, le premier ministre Charest a déjà fait part de son intention d'étendre encore plus loin la portée d'Hydro-Québec. Plus tôt ce mois-ci, il a confirmé que le Québec et le Nouveau-Brunswick discutaient avec l'Ile-du-Prince-Edouard au sujet d'une éventuelle entente de 100 mégawatts.