La fusion entre Suncor et Petro-Canada ouvre la porte à Ultramar pour pousser encore davantage son expansion en Ontario. La pétrolière à l'aigle doré a conclu une entente de 10 ans avec Suncor pour l'utilisation de capacité de stockage supplémentaire à Toronto et à Oakville. Elle lorgne aussi la centaine de stations-service dont Suncor doit se départir.

Après la fusion entre Suncor et Petro-Canada, le Bureau de la concurrence avait exigé que la nouvelle entité libère 1,1 milliard de litres de capacité de stockage et de distribution de produits raffinés afin de maintenir une saine compétition dans le sud de l'Ontario. Ultramar, qui avait déjà des ententes du genre avec Suncor - mais de moindre envergure et de moins longue durée -, a sauté sur l'occasion.

 

«Cela vient augmenter de façon substantielle notre capacité disponible à long terme, dit Michel Martin, directeur des affaires publiques et gouvernementales chez Ultramar. Et ça nous donne un débouché supplémentaire pour la raffinerie de Lévis, directement dans le marché de Toronto.»

Les produits raffinés seront acheminés à Toronto via le réseau Pipeline Trans-Nord, entre les deux métropoles.

La commissaire de la concurrence a réagi favorablement à l'entente entre Ultramar et Suncor. «L'acquisition de capacité de stockage et de distribution en terminal par Ultramar est un jalon important, a-t-elle déclaré par voie de communiqué. Nous estimons que cette entente servira de mesure corrective efficace à la diminution sensible de la concurrence, dont le Bureau a conclu qu'elle était probable, sur le marché de l'essence en gros dans le sud de l'Ontario et dans la région du Grand Toronto.»

100 stations de plus?

Ultramar est déjà présent en Ontario, surtout dans le marché des ventes en gros. Il alimente ainsi des stations-service indépendantes, de même que des grands utilisateurs commerciaux et industriels. Ultramar exploite aussi une centaine de stations-service dans la plus populeuse province du pays de même que des postes d'approvisionnement pour les camions.

Il pourrait potentiellement doubler son nombre de points de vente aux consommateurs s'il achète les 104 stations que Suncor doit vendre pour répondre aux exigences du Bureau de la concurrence.

«Clairement, on est intéressés à étudier les possibilités», dit Michel Martin, qui note toutefois que le dossier n'en est qu'à ses débuts. «On a tout récemment eu accès à la liste des stations en question, mais on n'en sait pas plus, même si on comprend que ce sera un processus d'enchères», dit-il.