Les prix du pétrole ont fini en baisse lundi à New York après une séance hésitante, pénalisés comme lors des séances précédentes par la hausse du dollar face aux principales autres monnaies.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre a fini à 70,60$, en recul de 33 cents par rapport à son cours de clôture de vendredi.

À Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance a abandonné 9 cents à 73,50$.

«Le dollar s'est montré solide ces derniers jours», a souligné Adam Sieminski, de Deutsche Bank, pénalisant le marché du pétrole où les échanges sont libellés dans la monnaie américaine, ce qui rogne le pouvoir d'achat des investisseurs munis d'autres devises.

«La combinaison dollar fort et marchés faibles s'est révélée mauvaise pour le pétrole ces derniers temps», a précisé l'analyste, alors que Wall Street baissait d'un peu moins de 1% au moment de la clôture du marché de l'or noir.

La séance a toutefois été assez hésitante, le baril s'affichant dans le vert pendant une certaine période, les analystes invoquant alors les risques d'ouragan, liés à la saison des tempêtes, pouvant affecter l'industrie pétrolière aux États-Unis.

Le marché a donc poursuivi sa tendance de vendredi. Le baril était monté jusqu'à 72,84$, non loin de son plus haut de l'année en séance (73,23$ le 11 juin), avant de se rétracter après la parution des chiffres mensuels du chômage américains, moins mauvais qu'attendu, et le renforcement du dollar qui avait suivi.

Lundi au plus bas de la séance, il a été arrêté sur le seuil des 70$. Mais il reste sur trois séances de baisse consécutives.

«Le marché a du mal à maintenir des prix plus élevés», a constaté de son côté Phil Flynn, de PFG Best Research.

D'autant que la séance de vendredi a montré que de bonnes nouvelles économiques, comme la baisse des suppressions d'emplois, n'ont pas suffi à soutenir le marché, a souligné M. Flynn.

«Les perspectives économiques s'améliorent, et ce dont le pétrole a besoin maintenant, c'est d'une confirmation que les réserves diminuent. Les données récoltées jusqu'à présent n'ont pas été claires de point de vue», a également expliqué Adam Sieminski.

Le rapport hebdomadaire sur les stocks du département américain à l'Énergie, qui avait révélé la semaine dernière une hausse des réserves de brut pour la deuxième semaine consécutive, doit être publié mercredi.

Le même jour marquera la fin de la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, ce qui pourrait maintenir le marché en attente jusqu'au communiqué de l'institution.

«Le marché s'inquiète de ce que la Fed pourrait annoncer sa stratégie de sortie (de sa politique monétaire assouplie pour faire face à la crise) après des indicateurs meilleurs que prévu», a souligné Phil Flynn.

La politique de la Fed d'assouplissement quantitatif et d'injections de liquidités dans l'économie avait profité au marché de l'énergie, les investisseurs achetant du pétrole pour se protéger contre les risques d'inflation.