Le géant de l'énergie EnCana (T.ECA) a trois mois pour cesser ses activités pétrolières et gazières dans le nord-est de la Colombie-Britannique, sinon de nouvelles explosions vont frapper ses installations.

 Le présumé responsable des attentats récents menace l'entreprise dans une lettre envoyée au Dawson Creek Daily News. Le quotidien écrit que la lettre manuscrite de deux pages promet qu'il n'y aura pas d'attentats avant la fin de l'ultimatum. Le Dawson Creek Daily News a reçu la lettre mercredi et l'a aussitôt fait parvenir à la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

La GRC a confirmé avoir obtenu le document, mais en a peu dit sur son contenu ou sur son authenticité.La lettre qualifie de «mineures» et circonscrites les six premières explosions - une première survenue en octobre et deux ce mois-ci. L'auteur fait valoir que ces attentats étaient destinés à transmettre un message.

Il dit avoir voulu démontrer la vulnérabilité de la compagnie en dépit de ses ressources financières imposantes et de son influence politique.

C'est la deuxième lettre envoyée en lien avec les explosions. La première, reçue en octobre peu avant la première série d'explosions, qualifiait EnCana et d'autres compagnies de «terroristes» et demandait leur fermeture immédiate.

Le porte-parole d'EnCana, Alan Boras, a assuré que la compagnie ne cesserait pas ses activités, mais a reconnu que cette dernière lettre était «troublante».

«Il s'agit d'actes criminels (...) qui ne sont pas seulement des attaques contre nos travailleurs, mais aussi contre les communautés et les gens qui vivent dans le secteur», a-t-il soutenu.

Le porte-parole de la GRC, le sergent Tim Shields, a affirmé que la lettre avait fait monter l'anxiété parmi les résidants, qui souhaitent seulement que le responsable de ces actes soit capturé. «Cette lettre serait vue comme une forme de chantage par plusieurs membres de la communauté», a ajouté M. Shields.

Le sergent a indiqué que la police croyait que la personne responsable est un résidant qui connaît très bien les environs et qui manquait à l'appel dans les matinées des 1er et 4 juillet quand les deux dernières explosions sont survenues.

La GRC a tenté de questionner une poignée de résidants supposément bien informés, mais ceux-ci n'ont pas souhaité coopérer avec la police, a noté M. Shields.

L'enquête suit son cours, mais aucune accusation n'a encore été portée.

La lettre semble faire référence à des plaintes émises récemment par des résidants contre les tactiques employées par des enquêteurs de la GRC. Au moins deux résidants, représentés par une association pour les libertés civiles, ont évoqué des cas d'harcèlement et d'intimidation.