Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) recommande l'autorisation sous conditions du projet Canadian Malartic de la minière Osisko. Ce projet de mine d'or à ciel ouvert nécessiterait le déplacement d'une partie des bâtiments et maisons de la ville de Malartic, en Abitibi-Témiscamingue.

Selon le communiqué publié par le BAPE, les conditions «ont pour but notamment de renforcer des engagements du promoteur, d'assurer de meilleures garanties financières ainsi que d'augmenter la qualité des mesures d'évaluation, de surveillance et de suivi environnementaux liées à la réalisation éventuelle du projet».

La direction d'Osisko a réagi positivement à la publication du rapport. "Nous sommes très heureux de franchir une étape importante dans le processus d'approbation réglementaire de notre projet, a indiqué M. Sean Roosen, président et chef de la direction d'Osisko, par voie de communiqué. Nous examinerons avec soin l'ensemble des observations et recommandations des commissaires du BAPE et, si nous obtenons les autorisations requises, il va de soi que nous en tiendrons compte dans les étapes suivantes de notre projet.»

Le BAPE recommande notamment de demander au promoteur de s'engager à payer les coûts d'approvisionnement en eau potable si le projet devait réduire la capacité des puits municipaux. Selon la commission, des programmes de suivi et mesures d'atténuation peuvent être mis en place pour non seulement limiter les répercussions du projet, mais s'assurer qu'il n'ait aucune incidence sur la santé ou la qualité de vie des 3700 résidants de Malartic.

Une flèche au gouvernement

Même si elle n'a pas obtenu toutes les autorisations nécessaires à son projet, Osisko a déjà entrepris le déménagement d'une partie de la ville de Malartic, ce qui, selon le BAPE, «interroge sur le plan éthique et humain». Cela a miné la confiance des citoyens envers les procédures d'évaluation du projet. Le BAPE recommande donc aux ministères de l'Environnement et des Ressources naturelles de «se concerter pour établir un mécanisme d'encadrement d'un déplacement massif de résidences afin que la population soit consultée, informée de ses droits et soutenue en cas de différends».

Le BAPE note aussi que la garantie de 1,5 million déposée par Osisko pour les travaux de déménagement (qui doivent être réalisés que le projet se concrétise ou pas) est insuffisante.

Néanmoins, le BAPE reconnait que le projet, contesté par plusieurs groupes écologistes, représente plusieurs emplois pour la ville de Malartic (plus de 1000 emplois directs et indirects à son apogée) et d'importantes retombées économiques. Les conditions proposées par le BAPE «assureraient la réalisation du projet dans une perspective de développement durable», selon le communiqué émis par l'organisme.

Le titre d'Osisko a gagné 5,16 % hier à la Bourse de Toronto pour se transiger à 6,52$.