L'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a maintenu ses prévisions sur la croissance de la demande mondiale de pétrole et table désormais sur un baril à 58,70$ en moyenne sur l'année 2009, ce qui traduit une légère révision par rapport à sa précédente estimation.

Dans son rapport mensuel publié mardi, l'agence, mise sur pied par le département américain de l'Energie, a laissé ses prévisions de croissance de la demande inchangées: elle table sur une baisse de 1,8 million de barils par jour (mbj) cette année avant un redressement de 700 000 barils par jour en 2010 à la faveur de la reprise économique mondiale.

L'EIA a toutefois un peu relevé son prix moyen du baril pour 2009, à 58,70$, qu'elle estimait encore autour de 55$ en mai. Pour 2010, elle le voit atteindre 67,42$, mais l'agence a rappelé que les prévisions sur le niveau des prix sont, «comme toujours», «hautement incertaines».

Le prix du baril de West Texas Intermediate, le pétrole échangé à New York, devrait s'établir à 674 en moyenne pour le deuxième semestre 2009, selon les estimations de l'agence, soit une hausse de 16$ comparé à la première moitié de l'année.

Le baril de brut avait brièvement dépassé les 70$ vendredi, pour la première fois depuis huit mois, et s'en rapprochait de nouveau mardi.

L'EIA prend acte de cette tendance -trois mois de hausse consécutive- qu'elle estime guidée «en partie par des attentes de redressement économique mondial et d'augmentation future de la consommation de pétrole».

«À cela s'ajoutent un dollar affaibli et une activité croissante du marché financier qui poussent en hausse les prix des matières premières, éclipsant les mauvais fondamentaux de l'offre et de la demande», explique l'EIA.

L'agence met par ailleurs en garde contre l'existence de facteurs pouvant pousser les prix à la baisse, comme la faiblesse durable de la demande, le niveau élevé des stocks et les excédents de production au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Ces éléments «pourraient modérer la pression à la hausse des prix, en particulier si la reprise économique est retardée ou plus faible qu'attendu», précise l'agence.

Concernant l'OPEP, l'EIA estime que sa production a atteint 28,7 mbj au premier trimestre 2009 et elle table sur 28,6 mbj pour le deuxième trimestre, soit «un taux de discipline d'à peu près deux tiers par rapport aux coupes annoncées dans la production».

La capacité de production de l'OPEP devrait augmenter de 1,2 mbj d'ici la fin de l'année par rapport à la fin 2008.

En ce qui concerne les États-Unis, l'EIA note que le prix du gallon (3,78 litres) d'essence a pris 60 cents entre la fin avril et le 8 juin, à 2,62$.

Elle prévoit par ailleurs que la saison des ouragans, qui court de juin à novembre, provoque des ruptures de production d'environ 4,5 millions de barils de brut et 36 milliards de pieds cubes (environ un milliard de mètres cubes) de gaz naturel sur la région du Golfe du Mexique.