Les prix du pétrole ont rebondi de 10% jeudi à New York, effaçant leur chute de la veille, les investisseurs spéculant sur une possible réduction de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Les prix du pétrole ont rebondi de 10% jeudi à New York, effaçant leur chute de la veille, les investisseurs spéculant sur une possible réduction de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en avril a fini à 47,03 dollars, en progression de 4,70 dollars par rapport à son cours de clôture de mercredi.

À Londres, sur l'Intercontinental Exchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 3,69 dollars, à 45,09 dollars.

Le baril de brut texan, référence du marché new-yorkais, a «effacé toutes ses pertes» de la veille, «et même davantage», a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Il avait cédé mercredi 3,38 dollars après l'annonce d'une progression des stocks américains de brut et produits distillés (diesel et fioul de chauffage).

Le marché est resté dominé par l'approche de la prochaine réunion de l'Opep, dimanche à Vienne, dont l'issue probable restait «peu claire», selon M. Lipow.

Les investisseurs spéculent de plus en plus sur une nouvelle baisse de l'offre du cartel, même si les intentions des douze membres du cartel restent divergentes, comme l'a reconnu mercredi Chekib Khelil, le ministre algérien de l'Energie et des mines, dans un entretien à l'AFP.

«Bien qu'en termes d'équilibre offre-demande, (l'Opep) n'ait pas besoin d'en faire plus, le groupe va agir pour regonfler un peu le moral du marché, notamment parce qu'à quelques jours de la réunion, les prix peinent encore dans la zone des 40-45 dollars», ont estimé les analystes de Barclays Capital.

Faute de nouvelle baisse de la production, le cartel devrait malgré tout demander à ses membres d'appliquer plus fermement les réductions déjà annoncées à la fin de l'année dernière, qui totalisent 4,2 millions de barils par jour.

Selon une étude de la société d'informations sur l'énergie Platts, les membres de l'Opep ont ralenti leur production de 900.000 barils par jour en février, mais pas assez pour atteindre leur objectif.

La Russie, par la voix de son vice Premier ministre, Igor Setchine, a indiqué de son côté qu'elle soutenait les efforts de l'organisation, dont elle n'est pas membre, pour réduire les livraisons de pétrole sur le marché.

«Le marché est toujours en train de chercher un équilibre entre les différentes réalités à court terme: l'état atroce de la demande contre le moment où la demande va repartir», a jugé Phil Flynn, d'Alaron Trading.

La consommation mondiale d'or noir a connu en 2008 son premier repli en 25 ans, et la tendance devrait s'amplifier encore cette année, selon les principaux observateurs du marché.

Lueur d'espoir jeudi, la baisse moins importante qu'attendu en février des ventes de détail aux Etats-Unis, le premier pays consommateur d'or noir dans le monde, a permis au prix du brut d'amplifier leur rebond.

Certains investisseurs «espèrent que les réductions de l'Opep, des raffineries qui tournent au ralenti et la baisse des investissements vont s'ajouter à une remontée surprise de l'économie», a observé M. Flynn.

«Les investisseurs cherchent des signes positifs concernant l'économie: si l'économie se porte mieux, le marché pétrolier y voit la fin de la baisse de la demande», a approuvé Andy Lipow.