Alors que toutes les ressources naturelles ont sévèrement pâti de la crise financière et du ralentissement économique, l'or s'est bien maintenu et semble maintenant reparti vers les 1000$US l'once. Des prix élevés qui sont là pour rester, selon Luc Girard, directeur du groupe-conseil en portefeuilles chez Valeurs mobilières Desjardins.

L'or, qui avait brièvement franchi le seuil du millier de dollars en mars 2008, a clôturé à 906,70$US l'once hier. Luc Girard soutient qu'il y a de bonnes chances que le plus précieux des métaux franchisse le 935$US et peut-être même le 1000$US à court terme. «On est dans une crise, et l'or a toujours été considéré comme une valeur refuge, rappelle M. Girard. Il a encore fait son travail.»Luc Girard indique aussi que des moteurs très importants ont fait augmenter la demande depuis 2003 et vont supporter le prix de l'or au-delà de la récession actuelle.

L'élargissement des classes moyennes dans les pays émergents y fait croître le secteur de la joaillerie. La demande est aussi soutenue par les très populaires fonds négociés en Bourse, qui, selon Luc Girard, «sont partis sur l'or».

Enfin, «avec une récession qui se terminera un jour ou l'autre et un taux directeur américain très bas, les investisseurs étrangers seront moins enclins à investir sur le marché américain. Mais aucune autre monnaie ne prendra la place du dollar américain. Les investisseurs préféreront se faire un panier de devises, et ils vont y ajouter l'or.»

En même temps, l'offre d'or diminue, souligne M. Girard. «Il y a eu moins de découvertes de gisements dans les dernières années, ce qui crée un déséquilibre entre l'offre et la demande.»