Dans le milieu de la santé, les postes à pourvoir sont nombreux depuis belle lurette, au Québec. Mais certaines prévisions de départs à la retraite du ministère de la Santé et des Services sociaux dans la province, d'ici à 2020, donnent pratiquement le vertige.
Chez les préposés aux bénéficiaires, on estime que 16 528 travailleurs quitteront leur emploi, soit près de 42 % de l'effectif.
Chez les infirmières, on prévoit 16 110 départs, soit 30 % de l'effectif. La Presse présentera d'ailleurs un dossier complet sur les emplois dans le domaine des soins infirmiers le 1er novembre.
Chez les infirmières auxiliaires, c'est également 30 % des travailleurs qui seront à remplacer, avec 5544 départs.
On prévoit aussi que plus du cinquième de l'effectif des psychologues, des technologistes médicaux et des inhalothérapeutes quitteront leur poste d'ici six ans.
Dans la région de Montréal, l'Agence de la santé et des services sociaux a ciblé plusieurs types d'emploi en grande difficulté présentement, c'est-à-dire qu'on n'arrive pas à pourvoir les postes vacants. Il s'agit des ergothérapeutes, des infirmières, des infirmières auxiliaires, des inhalothérapeutes, des pharmaciens d'établissement, des préposés aux bénéficiaires, des psychologues et des technologistes médicaux.
En médecine, les besoins demeurent grands pour les médecins de famille, mais davantage d'étudiants qu'auparavant choisissent cette voie.
«Presque 50 % des étudiants maintenant se dirigent vers la médecine familiale, comparativement à 37-38 % de 2007 à 2012 environ», affirme Jean-Pierre Dion, directeur de communications, Fédération des médecins-omnipraticiens du Québec (FMOQ).
Le milieu de la santé offre également davantage de postes en médecine familiale qu'auparavant.
«On est passé de 45 % à 50 % des postes offerts en médecine, affirme M. Dion. L'autre moitié des postes est offerte dans les autres spécialités. Il y a toujours de grands besoins de médecins de famille et on évalue qu'il en manque encore autour de 800 au Québec. De grosses cohortes s'en viennent et on prévoit arriver à répondre aux besoins d'ici 5 à 10 ans.»
En revanche, les perspectives s'assombrissent du côté de certaines spécialités de médecine.
«Le problème concerne les spécialités qui nécessitent un plateau technique, comme une salle d'opération avec de l'équipement et du personnel formé», affirme Julien du Tremblay, secrétaire, conseil d'administration de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ).
Il fait allusion notamment à la chirurgie générale, cardiaque et orthopédique. C'est la même chose en radio-oncologie.
«Pour le moment, nous arrivons à placer tout le monde, mais si on n'augmente pas le nombre de plateaux techniques et considérant les grosses cohortes qui s'en viennent, probablement qu'on aura plus de médecins spécialistes que ce que les milieux cliniques peuvent accueillir, explique Julien du Tremblay. Ils pourraient avoir de la difficulté à trouver un emploi au Québec.»
L'industrie en chiffres
13 000
Nombre d'omnipraticiens/médecins de famille
10 000
Nombre de médecins spécialistes
4000
Nombre d'ergothérapeutes
6000
Nombre de physiothérapeutes
9000
Nombre de psychologues
3500
Nombre d'inhalothérapeutes
4500
Nombre de technologistes médicaux
5000
Nombre de technologues en radiation médicale
17 000
Nombre d'aides de maintien à domicile
61 000
Nombre de préposés aux bénéficiaires (en établissement)
Source: Emploi-Québec, Information sur le marché du travail, 2012