De 2012 à 2013, l'industrie aérospatiale a réalisé un gain de 1000 emplois au Québec. Le secteur est cyclique, mais globalement, il croît. Entre 1990 et 2013, la croissance annuelle moyenne de l'industrie au Québec a été de 5,3%, et cela inclut le creux qu'on a connu à la suite du 11 septembre 2001. Ces chiffres proviennent d'Aéro Montréal, la grappe aérospatiale du Québec.

«Les emplois dans l'industrie sont très bien rémunérés, alors ces chiffres sont très intéressants pour l'économie du Québec», affirme Suzanne Benoît, présidente-directrice générale d'Aéro Montréal.

Le dernier creux dans l'industrie a été atteint en 2009, à la suite de la crise économique. «Nous pensons que la croissance se poursuivra jusqu'en 2017, où nous atteindrons un nouveau sommet», affirme Mme Benoît.

À long terme, Aéro Montréal est optimiste. Le géant américain Boeing prévoit que d'ici 2032, on aura besoin dans le monde de 35 000 nouveaux avions. «Les gens voyagent plus, il faut repenser l'ergonomie, consommer moins de carburant et réduire le bruit; le contexte fait en sorte qu'il faudra remplacer les vieux appareils et en ajouter de nouveaux, indique Mme Benoît. Cela implique bien des entreprises et bien des travailleurs.»

Le vieillissement de la main-d'oeuvre amènera également des besoins dans les entreprises du secteur aérospatial au cours des prochaines années. «L'âge moyen dans l'industrie est de 43 ans au Québec, et plusieurs baby-boomers prendront leur retraite dès 2016», affirme Suzanne Benoît.

Différents niveaux d'étude

Les besoins de main-d'oeuvre qualifiée sont importants et ils concernent les différents niveaux d'études.

D'après Emploi-Québec, les ingénieurs en aérospatiale, en logiciel et en mécanique sont parmi les professions les plus demandées actuellement dans la province. «On a toujours besoin d'ingénieurs, particulièrement d'ingénieurs en systèmes qui sont des gens très expérimentés capables d'intégrer les différents systèmes qu'on retrouve dans les avions», explique Mme Benoît.

Les techniciens en génie mécanique, électronique, électrique et industriel, tous actifs dans l'industrie, sont aussi parmi les professions les plus demandées actuellement dans la province, d'après Emploi-Québec.

De plus, les diplômés des programmes techniques ciblés pour l'industrie aérospatiale, soit construction aéronautique, avionique et maintenance, s'intègrent pratiquement tous au marché du travail, d'après les statistiques gouvernementales, s'ils ne décident pas de continuer leurs études à l'université.

On se souvient tous, pourtant, de la fermeture très médiatisée en 2012 d'Aveos, spécialisée en maintenance. «On a repris plus de 50% des emplois perdus par Aveos puisque Lockheed Martin a racheté la partie entretien des moteurs et AJW, la partie aérostructure, indique Suzanne Benoît. Et ces entreprises continuent de croître.»

Toutefois, pour quelques types d'emplois, comme les mécaniciens et les monteurs d'aéronefs, les perspectives d'Emploi-Québec sont «acceptables» dans la province pour les prochaines années. Le domaine de l'aérospatiale a aussi besoin d'ouvriers spécialisés. Bon nombre d'entre eux sont formés à l'École des métiers de l'aérospatiale de Montréal, où la plupart des programmes ont des taux de placement élevés.

43 500

Nombre de travailleurs

200

Nombre d'entreprises

98 %

Pourcentage des emplois qui sont dans la grande région de Montréal

3

Montréal est la troisième capitale mondiale de l'industrie aérospatiale, après Seattle et Toulouse

12 milliards

Chiffre d'affaires , dont 80 % provient de l'exportation

70 %

Pourcentage des dépenses totales canadiennes en recherche et développement dans le secteur aérospatial

Source : Aéro Montréal