Bombardier est l'employeur le plus attrayant au Québec et le deuxième au pays. C'est ce que révèle un sondage réalisé pour la remise du prix Randstad cette semaine à l'employeur le plus attrayant au Canada, WestJet Airlines. L'industrie aéronautique brille particulièrement dans les résultats. Au Québec, Transat A.T. est au deuxième rang, CAE et Air Canada suivent. Quelle est la recette de leur succès?

Chez Bombardier Aéronautique, chaque matin, les équipes de travail se réunissent, et la première question posée est: «Un incident ou un accident a-t-il eu lieu la veille?» La deuxième question est: «Qu'avez-vous fait comme observation sécuritaire?» Cela peut être aussi simple que de prévenir la sécurité de la présence de glace dans le stationnement. Chacun a un rôle à jouer dans la sécurité de tous.

«Il y a quelques années, Bombardier Aéronautique a décidé de faire de la sécurité des employés sa première préoccupation, affirme Suzanne Bernard, directrice, acquisition de talents. Avec moins de 1 accident par 400 000 heures de travail, nous sommes un leader mondial dans le secteur manufacturier.» Autre élément distinctif: l'innovation. Mme Bernard remarque que le lancement d'un nouveau produit crée chaque fois énormément d'engouement.

Chez CAE, Bernard Cormier, vice-président, ressources humaines, croit que le fait d'être un chef de file mondial dans son domaine explique grandement ces résultats.

«On a une bonne visibilité, puis les décisions sont prises à Montréal, alors c'est attirant, affirme-t-il. Aussi, nous sommes actifs dans un domaine technique basé sur l'innovation et nous contribuons à la sécurité des gens en avion; cela nous aide beaucoup. De plus, nos employés sont relativement passionnés, alors ils parlent de l'entreprise à leurs proches; ils sont nos meilleurs ambassadeurs.»

Les critères d'attractivité

Cette année, le premier facteur d'attractivité d'une entreprise est pourtant la compétitivité des salaires et des avantages sociaux, d'après les 2000 répondants québécois. Viennent ensuite la sécurité d'emploi à long terme, puis l'atmosphère de travail. Comme quatrième critère, on retrouve l'intérêt du travail et, enfin, l'équilibre travail-famille.

«Les entreprises du secteur de l'aéronautique offrent depuis toujours de bonnes conditions salariales et, au fil des ans, elles ont su évoluer pour offrir d'autres éléments recherchés comme les occasions de formation et la flexibilité», explique Marc-Étienne Julien, président de Randstad Canada.

Il croit aussi que l'industrie aéronautique en général est populaire chez les Québécois. «Elle représente plus de 40 000 emplois dans la région de Montréal et compte plusieurs fleurons québécois», précise-t-il.

Communication, formation et participation

Un bon climat de travail aujourd'hui semble inévitablement passer par la communication.

Par exemple, un sondage est distribué chaque année aux 70 000 employés de Bombardier dans le monde pour déterminer leur niveau d'engagement.

«Nous avons un taux de participation de plus de 90% et un niveau d'engagement de 77%, précise Suzanne Bernard. Les gestionnaires ciblent ensuite quelques priorités avec leurs employés et réalisent un plan d'action.»

Bombardier Aéronautique a aussi déployé un processus de partage d'information chaque trimestre, qui part des hautes sphères de l'organisation et se rend jusqu'aux employés.

CAE, présente dans plus de 35 pays, a aussi travaillé dernièrement à mieux informer les employés des objectifs de l'entreprise et des façons d'y contribuer. De plus, des efforts constants sont faits pour former les employés et pour les mettre au courant des technologies mises au point dans l'organisation.

«Nous organisons des dîners-conférences, des visites et des tours de simulateurs», énumère Bernard Cormier.

Les employés de CAE sont aussi régulièrement invités à participer à des sessions kaizen, où ils partagent leurs idées pour améliorer les processus de travail.

«Nous sommes actifs dans un domaine hyper compétitif, dit Bernard Cormier, alors nous devons toujours nous dépasser et nos employés doivent être impliqués.»

Pour réaliser ce sondage en ligne, Randstad a fait appel à ICMA International.

«La firme a sélectionné un échantillon de plus de 8500 Canadiens représentatif de la population en ce qui a trait au sexe, à l'âge, à la distribution géographique et au niveau de scolarité», explique Marc-Étienne Julien.

Chacun des répondants évaluait une trentaine d'entreprises privées parmi les 150 plus grandes au pays.

«Pour éviter que l'entreprise la plus connue gagne, parmi les répondants qui connaissaient une entreprise, on regardait la proportion qui souhaitait y travailler», explique Marc-Étienne Julien.