Michel Corneau a créé son agence de détectives en 1985 à Québec. Le président de Michel Corneau Détective Privé a vécu toutes les évolutions de ce métier depuis trente ans. Il répond à nos questions sur son métier.

Pourquoi avez-vous choisi ce métier?

C'est un rêve d'enfant que j'avais mis de côté. Mais durant mes études en droit, un enquêteur privé était venu me questionner sur le locataire précédent... Et finalement, c'est moi qui lui ai posé le plus de questions! Je voulais tout savoir sur son métier.

En quoi consiste votre travail?

Je travaille pour des créanciers à la recherche d'une personne partie sans payer. Je traque aussi la fraude aux accidents du travail: des employés qui se disent invalides alors qu'ils ne le sont pas.

Qu'avez-vous fait comme études?

J'avais commencé des études de droit à l'Université Laval. Mais je ne comptais pas devenir avocat. Et j'ai fini par abandonner avant le baccalauréat pour travailler comme enquêteur.

Quel a été votre cheminement professionnel?

J'ai travaillé cinq ans comme enquêteur, avant de me lancer à mon compte. C'était une priorité pour moi d'être indépendant. Depuis, j'ai embauché des employés et développé mon agence.

Décrivez une journée typique de travail.

Dans mon agence, les détectives sont polyvalents: ils font du travail de bureau et du travail de filature. Au bureau, ils font de la recherche de personne, surtout en utilisant l'internet. C'est un travail de 8 h à 17 h. Quand on suit quelqu'un en filature pendant plusieurs jours, il n'y a pas d'horaire fixe: on peut travailler en fin de semaine, tôt le matin, tard le soir...

Quel est votre plus grand défi?

C'est de réussir la mission! Parfois, on doit rechercher une personne en ne disposant que de son numéro d'assurance sociale et de sa dernière adresse connue... qui peut dater d'il y a 15 ans.

Qu'aimez-vous le plus dans ce travail?

Il n'y a pas de routine. On doit aussi maintenir une bonne réputation, qui est essentielle dans ce métier. De plus, si le travail est mal fait, on risque de brûler une piste. Alors l'individu devient méfiant et il faut changer de méthode.

Qu'est-ce que les gens ignorent de votre métier?

On croit souvent que le détective privé ne s'occupe que des cas d'adultère. Mais ça ne représente que 5% de nos activités.

Quelles sont les qualités et aptitudes requises?

L'initiative et la débrouillardise sont précieuses pour trouver une manière d'aller chercher l'information, et progressivement découvrir la dernière adresse connue de la personne recherchée. En filature, il est important d'être habile au volant.

En chiffres

Perspectives d'emploi (2012-2016): acceptables

Taux de chômage (2011): modéré

Demande de main-d'oeuvre (2011-2016): modérée

Salaire annuel moyen (2005): 51 000 $*

Source: Emploi-Québec - Information sur le marché du travail

* Enquêteur de la fonction publique québécoise