Stéphane Durand a eu la piqûre pour la physique lorsqu'il a reçu pour Noël, alors qu'il étudiait en sciences au collégial, un livre de vulgarisation sur la théorie de la relativité d'Einstein. «J'ai été complètement époustouflé par une théorie selon laquelle ce que nos sens perçoivent n'est qu'une facette de la réalité et qu'il y a tout un monde à découvrir. J'ai trouvé ça génial!», se rappelle-t-il.

Un de ses professeurs, voyant son intérêt pour la relativité, lui a appris qu'il existait encore plus fascinant: la mécanique quantique, sujet enseigné à l'université. «Je me suis donc inscrit au baccalauréat en physique afin de savoir ce qu'était cette fameuse mécanique quantique!», explique M. Durand, qui s'est notamment fait connaître avec Les carnets insolites du prof Durand, capsules de vulgarisation scientifique diffusées à l'émission Les années-lumière, à Radio-Canada.

C'est d'ailleurs ce goût pour la vulgarisation qui a poussé M. Durand sur la voie de l'enseignement, après un parcours universitaire bien rempli qui l'a mené jusqu'au postdoctorat. «Lors de mes études, j'ai compris toute la puissance et l'élégance des mathématiques. Elles sont l'essence de la physique, puisqu'elles servent de langage pour décrire l'infiniment petit et l'infiniment grand. Pour moi, c'est de la musique, la physique mathématique. J'avais envie de faire comprendre ça à d'autres personnes!»

Enseignant au cégep Édouard-Montpetit depuis 1993, parfois chargé de cours à l'Université de Montréal (où il est également chercheur au Centre de recherches mathématiques), M. Durand est passionné par la recherche incessante de nouvelles façons de présenter la matière à ses élèves - par exemple au moyen de capsules vidéo animées, qu'il conçoit lui-même.

Grand théoricien, passionné par les sujets «flyés» liés à la physique et qui permettent de repousser les limites de l'imagination - comme la quatrième dimension ou les univers parallèles -, il a même créé récemment à son cégep un cours de physique avancée, unique au Québec.

«Ce que j'aime le plus, c'est sentir dans le regard des étudiants une sorte de lueur lorsqu'ils ont saisi une idée subtile ou un truc plus abstrait. Je trouve ça tellement gratifiant!», lance l'homme de 50 ans. Il ajoute qu'enseigner, c'est aussi apprendre beaucoup soi-même.

Au collégial, la tâche d'un professeur est bien sûr d'enseigner, mais il y a plus. «On rencontre les étudiants dans nos bureaux, en plus de passer beaucoup de temps à préparer les cours et les séances en laboratoire. Et puis, il y a la seule partie plate: la correction!», conclut-il en riant.

À SAVOIR

ENSEIGNANT AU COLLÉGIAL

Parmi les professions les plus recherchées actuellement pour l'ensemble du Québec

PERSPECTIVES D'EMPLOI

(2012-2016) : Favorables

PERSONNES EN EMPLOI

(2011) : 34 000

TAUX DE CHÔMAGE

(2011) : Faible

REVENU ANNUEL

(2005) : 55 000$

DEMANDE DEMAIN-D'OEUVRE

(2011-2016) : Modérée

53% ont 45 ans et plus

Source : Emploi-Québec