Que fait un boutefeu? À quoi ressemble le quotidien d'un animalier ou d'un détective privé? Pour le savoir, La Presse les a rencontrés pour vous. Regard sur des métiers inusités, rares ou méconnus.

Pour calmer ses angoisses, avoir confiance en soi, arrêter de fumer ou perdre du poids... Les raisons de consulter un hypnothérapeute sont nombreuses. À mille lieues du pendule et des clichés, Betty Reis exerce ce métier depuis près de 20 ans.

C'est au cégep que l'intérêt de Betty Reis pour l'hypnose s'est éveillé. «Mon professeur de psychologie nous faisait des démonstrations d'hypnose pendant ses cours et ça m'a complètement fascinée», dit-elle.

Après avoir suivi une formation de l'Association des hypnologues du Québec, Betty Reis s'est envolée vers les États-Unis pour perfectionner ses connaissances. «À l'époque, l'hypnose n'était pas reconnue comme aujourd'hui et je n'avais pas l'impression d'en savoir assez», explique-t-elle. En tout, ses études ont duré deux ans et demi. Elle a ouvert son cabinet tout de suite après.

Une séance décortiquée

Une séance d'hypnose dure environ une heure. Betty Reis discute d'abord avec le client pour cibler le problème ou pour voir ses progrès. Arrive ensuite l'hypnose.

Dans le bureau de l'hypnothérapeute, la lumière est tamisée et de la musique de relaxation joue en sourdine. Certains patients s'allongent pour se faire hypnotiser, d'autres s'assoient, tout simplement.

«Je parle avec le patient pour l'amener dans un état de relaxation, puis j'utilise ce qu'on appelle le langage hypnotique (principalement des images et des métaphores) pour rejoindre son subconscient. Ce que je dis change d'un cas à l'autre et s'adapte à chaque client.»

Contrairement aux idées reçues, le patient ne devient pas inconscient. «Sous hypnose, on se sent plutôt dans un état de relaxation, comme avant de s'endormir. Les paupières sont plus lourdes, la respiration ralentit, mais on est toujours conscient d'être dans mon bureau et on entend les bruits ambiants», assure Betty Reis.

Des clichés qui ont la vie dure

Le principal défi de l'hypnothérapeute est de démystifier son travail. «Il faut faire la différence entre l'hypnose de spectacle et celle de thérapie. La première a pour but de divertir, alors que moi, j'essaie d'aider les gens. Il y a un monde entre les deux.»

Elle maintient qu'elle n'a pas de contrôle, ni de pouvoir sur les patients. «L'hypnose, ce n'est pas de la magie. Ce n'est pas non plus un élixir de vérité. Certaines femmes me demandent d'hypnotiser leur mari pour savoir s'il a été infidèle. Ça ne marche pas! Sinon, j'aurais hypnotisé mon directeur de banque il y a longtemps», illustre l'hypnologue en souriant.

Elle ajoute, de sa voix douce et posée, que certains clichés ne sont pas persistants pour rien. «Dans les faits, mon rôle est d'amener le patient en voyage. Je suis le guide, mais c'est lui qui voyage. C'est pourquoi toute hypnose est en réalité une autohypnose.»

Contrôle de la douleur

L'hypnothérapie permet à certains patients de maîtriser la douleur. «En 2007, une patiente m'a demandé d'assister à sa chirurgie. L'opération a duré quatre heures et le tout s'est déroulé sous hypnose, sans anesthésie», dit Betty Reis.

De la même façon, l'hypnothérapeute a permis à sa fille d'accoucher sans médication grâce à l'hypnose, deux fois plutôt qu'une.

Les moins téméraires qui souhaitent essayer l'hypnose pourront évidemment s'en tenir à des séances un peu plus conventionnelles, dans le but de vaincre une phobie comme la peur de l'avion, ou encore pour régler leurs problèmes de concentration. Mais ne vous inquiétez pas: Betty Reis ne vous fera pas faire la poule!