Les thanatopracteurs ont longtemps eu le dos large. En plus d'embaumer les dépouilles, ils devaient jouer les conseillers, s'occuper de tâches administratives, superviser les funérailles, etc. C'est encore le cas dans bon nombre de petites entreprises funéraires. La tendance est toutefois à la professionnalisation des métiers: c'est pourquoi de nouvelles formations ont récemment vu le jour au Québec. Conseiller des familles éplorées ou présider des cérémonies funèbres sont désormais des spécialités.

Selon l'Institut de la statistique du Québec, près de 60 000 personnes meurent chaque année dans la Belle Province. En 2040, nous serons plus de 100 000 à passer de vie à trépas tous les ans. Bref, l'industrie funéraire, même si elle se consolide, a encore de très belles années devant elle.

Mais les modes changent, tout comme les besoins de l'industrie. Les quelque 20 thanatopracteurs qui obtiennent leur diplôme chaque année au Québec trouvent tous du boulot. Or, comme la crémation (dans 60% des cas) ne cesse de gagner en popularité, embaumer des dépouilles pourrait bientôt ne plus être une nécessité.

Ainsi, la formation dans le secteur funéraire connaît depuis quelques années une petite révolution. Même le cours de thanatologie du Collège de Rosemont a été revu en 2009. Désormais, la formation technique de trois ans compte autant de cours sur le travail de laboratoire (la thanatopraxie en tant que telle) que sur les services funéraires (conseils aux familles, gestion d'une entreprise funéraire, etc.).

Depuis trois ans, le campus Notre-Dame-de-Foy, école privée de la région de Québec, offre le programme Services-conseils aux familles et préarrangements funéraires. Cette attestation d'études collégiales (AEC) de 1455 heures a d'ailleurs remporté le prix Innovation 2010 de l'Association des collèges privés du Québec.

Autre preuve indéniable que l'industrie entend miser plus que jamais sur son service à la clientèle: un regroupement d'entreprises funéraires du Québec, de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick vient de mettre sur pied un programme de formation continue en collaboration avec le Cégep de Rimouski. Ces entreprises peuvent maintenant former certains employés-clés pour qu'ils deviennent des «professionnels en rituels funéraires» (PRF) ou des «officiers en rituels funéraires» (ORF).

Notons enfin que, depuis 2011, le professionnalisme des entreprises funéraires est reconnu grâce à la mise en place d'une norme de qualité approuvée par le Bureau de normalisation du Québec. Un nouveau logo permet aux consommateurs d'identifier les entreprises funéraires certifiées.

S'il est vrai que l'impôt et la mort sont deux certitudes de la vie, on ne s'étonnera guère d'apprendre que les entreprises funéraires se font la lutte pour attirer les consommateurs. Signe des temps, ceux-ci optent de plus en plus pour les préarrangements et magasinent désormais les funérailles de ceux et celles qu'ils pleurent.

2100 travailleurs

300 thanatologues

73%des travailleurs sont des hommes

288 entreprises funéraires au Québec, dont 26 coopératives

46,3% des travailleurs sont âgés de 45 à 64 ans

16% sont des travailleurs autonomes

84,2%

travaillent à plein temps

Sources: Corporation des thanatologues du Québec, Service Canada