Accenture, entreprise de conseil en gestion, a rendu publique la semaine dernière une recherche menée auprès de milliers de travailleurs à travers le monde. On y apprend que même si près de 60% de ceux-ci sont insatisfaits de leur emploi, les deux tiers ne songent pas à démissionner. Le plus gros facteur de rétention: les horaires flexibles.

À la lumière de cette enquête menée en ligne par Accenture dans 31 pays auprès de 3900 cadres supérieurs de moyennes et grandes organisations, force est de constater que malgré une insatisfaction élevée reliée à leur travail (57% des femmes et 59% des hommes se disent insatisfaits), les travailleurs n'ont pas l'intention, à 69%, de quitter leur emploi.

Lorsqu'interrogés sur les raisons qui les poussent à demeurer chez leur employeur actuel, 64% des répondants (répartis également entre hommes et femmes et entre membres des générations boomers, X et Y) mentionnent les modalités de travail flexibles. Ainsi, 59% affirment avoir une certaine flexibilité dans leur emploi, que ce soit un horaire flexible (32%), une semaine compressée (13%) ou via le télétravail (13%)... et 44% d'entre eux utilisent ces modalités depuis plus de trois ans.

Un must!

Serait-ce à dire que les horaires flexibles et autres arrangements du même type sont devenus des incontournables dans le monde du travail? Absolument, croit Bachira Belloulou, gestionnaire senior pour Accenture Montréal. «Il y a un besoin réel chez les travailleurs, et cela justifie que les modalités de travail flexible restent un élément important dans la décision de demeurer à son emploi actuel.»

Si l'importance de l'enjeu équilibre vie-famille semble avoir été compris par les entreprises, il n'en est pas de même pour ce qui concerne l'épanouissement professionnel au sein d'une compagnie, note Mme Belloulou. En effet, les répondants citent deux fois plus (42%) des raisons liées à l'employeur (manque de possibilités d'avancement ou de parcours professionnel défini) qu'aux responsabilités familiales (20%) lorsqu'on leur demande d'identifier les principaux obstacles à l'avancement de leur carrière. 32% disent n'avoir aucun obstacle.

«Les compagnies offrent désormais des outils sur le plan personnel pour accompagner leurs employés, mais sur le plan professionnel, il y a encore des manques, déplore la gestionnaire. Il y a un travail à faire pour développer ses employés, leur donner un parcours professionnel défini et la formation qui va avec, mais aussi les développer en tant que leaders.»

Une approche personnalisée

Malgré que la majorité des travailleurs ne songent pas à quitter leur emploi, les entreprises doivent s'inquiéter de ce haut taux d'insatisfaction, avertit Mme Belloulou. «Je ne crois pas que ce soit une situation acceptable pour une compagnie de tête, car cette insatisfaction aura des répercussions négatives sur la productivité, les clients, etc.».

Proactifs, les travailleurs tentent de leur côté de prendre les moyens pour atteindre leurs objectifs, souligne l'étude: 58% disent accepter différents rôles et responsabilités, 46% reçoivent plus de formation et 36% font plus d'heures de travail. «Ces employés insatisfaits ont des aspirations. Il faut leur offrir la possibilité de le faire en créant des outils appropriés et en les accompagnant, via le coaching par exemple», croit Mme Belloulou.

Parallèlement, l'enquête montre que la définition du succès est désormais personnelle, chacun le modulant à sa façon. Les attributs les plus souvent cités favorisant le développement personnel sont la confiance en soi (28%), les habiletés interpersonnelles (25%) et le travail acharné (23%).

Au final, les entreprises doivent identifier le manque à combler et déterminer comment susciter l'engagement chez chacun de ses employés, selon ses besoins particuliers, conclut Mme Belloulou. «Peu importe le type de boulot qu'on fait, dans les différentes étapes de la vie, les besoins changent. C'est là le défi pour les entreprises: de pouvoir répondre aux besoins autant personnels que professionnels de leurs employés, et ce, à tout moment de leur carrière, pour leur permettre d'être toujours productifs et engagés.»