Ne vous fiez pas à la déconfiture des marchés boursiers pour deviner les besoins de relève dans le secteur des services financiers. Les départs en retraite des baby-boomers ont un effet doublement positif sur la demande de main d'oeuvre: compenser leur départ et gérer leurs actifs.

Les baby-boomers sont nombreux à quitter leur emploi dans les services financiers. Et leurs employeurs ont des maux de tête pour les remplacer. Par exemple, quand 10 planificateurs financiers prennent leur retraite, on en voit seulement quatre arriver sur le marché du travail. «Nous manquons de relève. Les institutions financières cherchent constamment de nouveaux planificateurs financiers», souligne Jocelyne Houle-LeSarge, la directrice-générale de l'Institut québécois de la planification financière (IQPF).

Les départs en retraite créent aussi des besoins liés au changement de la situation financière des nouveaux retraités. Que ce soit pour vendre leur maison et acheter un condo, ou prévoir le financement de leurs vieux jours, l'afflux de retraités nécessite une main-d'oeuvre formée dans tous les métiers des services financiers.

Pour occuper ces emplois, les candidats sont invités à acquérir une expérience dès que possible. De belles carrières commencent au poste de caissier, tandis que l'employé est aux études. En quelques années, il peut évoluer vers le conseil financier.

Pour cela, l'employé doit préférablement détenir un baccalauréat en administration des affaires, avec une spécialisation en finances. Il devra aussi obtenir son permis de représentant en épargne collective, qui ouvre la porte aux métiers les mieux rémunérés du secteur. Les institutions financières soutiennent leurs employés dans la quête de ce précieux sésame.

Si, en plus, il réussit l'examen de planificateur financier, le candidat se facilite grandement la tâche. Cet examen se passe de plus en plus tôt, souvent à la sortie de l'université. Le diplômé obtient alors une reconnaissance immédiate sur le marché du travail.

Autres spécialités

Le conseiller financier peut aussi ajouter d'autres cordes à son arc, comme un permis de représentant en assurances ou en plans de bourses d'études. «On peut travailler dans une seule discipline et très bien réussir, mais les professionnels veulent souvent avoir plusieurs disciplines pour intervenir de façon plus complète auprès de leurs clients», précise Luc Labelle, le président et chef de la direction de la Chambre de la sécurité financière.

Le professionnel expérimenté et attiré par l'encadrement pourra se tourner vers un poste de direction, soit d'une équipe, soit d'une succursale bancaire. Pour ces postes, le candidat doit aussi détenir un diplôme universitaire, ce qui n'était pas le cas il y a 20 ans.

Ceux qui préfèrent les chiffres plutôt que le contact permanent avec la clientèle peuvent se tourner vers le métier d'actuaire. Plusieurs voies sont possibles. Les firmes de consultation recherchent ces spécialistes pour revoir les régimes de retraite des entreprises, mis à mal par les nombreux départs en retraite que les régimes à prestations déterminées ne peuvent plus financer. Aussi, les grandes entreprises recrutent de plus en plus d'actuaires pour associer une valeur monétaire à leurs risques d'affaires.