En arrivant le matin au travail, êtes-vous de ceux qui traversent le bureau à aire ouverte en fixant le bout de leurs souliers, sans dire bonjour à personne? Ou bien faites-vous le tour de vos collègues en les embrassant sur les deux joues? Dans ces deux cas, vos collègues pourraient se sentir offensés.

«Le pire, c'est l'indifférence: un bonjour qui ne vient pas, cela nourrit l'impression qu'on n'est pas important», lance Chantal Lacasse, conférencière en étiquette des affaires. «Non seulement la politesse est utile, mais elle est nécessaire.»

Qu'elles soient oubliées par empressement ou par ignorance, les marques de politesse expriment le respect qu'un individu porte à ses semblables.

Regarder et écouter

Or, «le respect est la base de toute relation. On respecte une personne en la regardant et en l'écoutant», soutient André Savoie, professeur au Département de psychologie de l'Université de Montréal.

«Vous ne maintiendrez pas une relation si vous n'êtes pas respecté, martèle-t-il, parce que manquer de respect à quelqu'un, c'est nier son existence».

Le respect se concrétise en portant un minimum d'attention aux autres, quels qu'ils soient. «Pour entrer en relation avec quelqu'un, même un criminel, on doit lui dire bonjour», souligne M. Savoie.

En l'absence de cette marque de respect, l'individu cherchera coûte que coûte à combler ce manque, enclenchant ainsi une spirale de méfiance.

«Si votre supérieur hiérarchique ne vous respecte pas, vous allez tenter de rétablir cette iniquité d'une façon ou d'une autre. Personne ne peut laisser passer cela... à moins de souffrir de problèmes graves», affirme André Savoie.

Pas de norme absolue

Cependant, la politesse se pratique à géométrie variable. Ses modalités ne sont pas les mêmes sur un chantier de construction et dans les bureaux d'un ministère. «Cela varie d'une organisation à l'autre, et même en fonction de l'individu», précise André Savoie.

Reconnaître la hiérarchie

La reconnaissance de la position hiérarchique fait partie des marques fondamentales de respect et de l'attention portée à l'autre.

«On peut saluer son collègue par son prénom, mais il vaut mieux éviter cette familiarité avec un supérieur hiérarchique situé à deux ou trois niveaux au-dessus de soi», prévient M. Savoie.

Certaines marques de politesse demeurent universelles, comme le fait de se saluer.

«C'est important de dire bonjour à ceux avec qui je vais passer la journée. Cela peut être un simple bonjour en passant», suggère Chantal Lacasse. «N'oublions pas qu'un bonjour ça consiste d'abord à souhaiter une bonne journée», rappelle-t-elle. «On part sur un capital de sympathie qui ne coûte rien! Quoi de mieux pour commencer sa journée de travail avec ses collègues?»

Durant la journée, cette politesse peut être entretenue par certains égards.

«La politesse c'est aussi de garder son bureau en ordre», rappelle ainsi Chantal Lacasse. «L'image de votre bureau désordonné n'est certainement pas celle que vos collègues veulent laisser à leurs visiteurs.»

À ÉVITER...

> Ne pas regarder son interlocuteur : c'est un manque d'écoute et de respect.

> Faire la bise au travail : cela se fait de plus en plus, mais ce comportement n'y a pas sa place.

> S'habiller trop décontracté : c'est ne pas avoir envie d'accorder de l'importance à son entourage. Ignorer le code vestimentaire, c'est

faire preuve de mauvais jugement.

> Manquer de dignité à table : s'adresser impoliment au personnel, manger et boire de façon inconvenante... Tout cela peut faire perdre la face aux convives.

> Oublier de s'excuser : pour un retard ou pour un téléphone qui sonne au milieu d'une conversation, il convient de présenter des excuses à son interlocuteur.