Ils ont étudié en biologie, en sciences politiques ou en droit. Aujourd'hui, ils sont musiciens, programmeurs de jeux vidéo ou éleveurs de canards. La Presse dresse leur portrait et démontre que l'école ouvre bien plus qu'une porte.

Daphné Leclair et son conjoint, Paul Aubry, avaient tous les deux un bon emploi. En 2000, la conseillère en marketing et l'ingénieur en mécanique ont pourtant tout laissé tomber à Montréal pour refaire leur vie à la campagne.

Daphné Leclair est claire sur un point: ce n'est pas parce qu'ils n'étaient pas heureux au travail qu'ils ont bifurqué. «La décision s'est prise autour d'un verre de vin! Paul a simplement dit «pourquoi on n'irait pas à la campagne?». Tout est parti de là.»

Durant ses études, Paul avait travaillé dans une ferme porcine. Daphné, de son côté, était très peu familière avec l'agroalimentaire. «Même si je n'y connaissais rien, j'avais le goût d'essayer.»

Amateur de chasse et de pêche, Paul Aubry voulait d'abord avoir une pisciculture. «C'était trop cher. Nous avons beaucoup réfléchi, avons lancé quelques idées, pour finalement acheter une fermette en Mauricie et un troupeau de cerfs rouges», explique Daphné Leclair. Le couple a donc déménagé dans une région inconnue, avec deux enfants en bas âge.

D'abord, l'étude de marché

La conseillère en marketing a alors fait ce qu'elle connaît bien: une étude de marché. «J'ai demandé à des chefs cuisiniers de la province ce qu'ils recherchaient. J'ai constaté qu'il y avait une demande pour les produits de cerf rouge et de gibier, haut de gamme et transformés», dit-elle. C'est ce qu'ils ont décidé de faire.

Onze ans plus tard, ils distribuent de la viande provenant de 21 éleveurs du Québec aux meilleures tables de Montréal, de Québec, ainsi qu'à quelques bonnes adresses en Mauricie.

Mme Leclair s'occupe des ventes, des clients et des enfants, tandis que Paul Aubry se charge des livraisons et de la comptabilité. «Mon expérience en marketing m'aide beaucoup à faire la paperasse», estime Daphné.

«Ce n'est pas toujours facile, mais j'aime la qualité de vie que ça m'apporte», explique-t-elle. Celle-ci profite d'ailleurs de l'heure du dîner pour se promener en raquettes! L'envers de la médaille, c'est la solitude. «C'est tellement paisible, on entend l'araignée tisser sa toile. Mais je m'implique aussi dans la communauté. Comme ça, je suis sûre de ne pas m'ennuyer!»