Ils ont étudié en biologie, en sciences politiques ou en droit. Aujourd'hui, ils sont musiciens, programmeurs de jeux vidéo ou éleveurs de canards. La Presse dresse chaque samedi leurs portraits et démontre que l'école ouvre bien plus qu'une porte.

Après des études en menuiserie-charpenterie, Annie Lamoureux a gardé ses outils, mais délaissé les chantiers de construction pour se tourner vers une carrière de décoratrice-étalagiste. Portrait d'une spécialiste du look, qui met son art au service de la vente.

Annie Lamoureux a d'abord choisi d'entrer à l'École des métiers de la construction de Montréal après avoir travaillé deux ans avec son père qui a sa propre compagnie de menuiserie à restaurer une maison. «J'ai eu la piqûre et je voulais voir si j'étais capable d'en faire mon métier», dit-elle. Pendant sa formation, elle a toutefois déchanté. «J'avais peur d'affronter les chantiers. Je n'avais pas non plus envie de me battre pour me faire une place», explique cette dernière.

Fabrication d'images

AEC en design et présentation visuelle en poche, Annie Lamoureux a ensuite fabriqué des décors et travaillé comme directrice visuelle dans une boutique avant d'entrer chez Urban Outfitters comme étalagiste. Un poste qu'elle occupe maintenant depuis près d'un an et demi.

«La mode n'est pas très éloignée de la menuiserie pour moi», assure-t-elle. Construire des meubles, concevoir des plans et devis et réaliser des croquis font partie du quotidien de la jeune femme. Ses études lui ont également donné la confiance nécessaire pour manipuler les outils: «je ne pense pas que je serais aussi à l'aise si j'avais étudié en mode!»,soumet-elle.

Pour attirer les clients, il faut mettre les produits en valeur. Les tâches d'Annie Lamoureux ne se cantonnent donc pas à la vitrine. Elle doit aussi régulièrement réaménager le magasin, pour créer une impression de nouveauté et capter l'oeil des passants.

Le métier d'étalagiste requiert une bonne forme physique, puisque les vitrines sont régulièrement montées et démontées. «Souvent, j'arrive chez moi et je suis complètement brûlée!», dit-elle.

«Être étalagiste me permet de faire ce que j'aime le plus: fabriquer des meubles», résume-t-elle. Jumeler deux passions aussi disparates que la mode et la menuiserie? Un pari réussi pour Annie Lamoureux.