Les salaires des travailleurs du domaine des technologies de l'information et des communications (TIC) augmentent plus vite que la moyenne québécoise, selon TECHNOCompétences, qui vient de réaliser la plus vaste enquête de rémunération sectorielle au Québec.

Selon l'enquête, la hausse moyenne du salaire médian dans les TIC était de 8% entre 2008 et 2010, alors que celle du marché en général était d'environ 6% pour la même période.

De plus, l'emploi dans ce secteur, qui joue déjà un rôle très important pour le Québec, en particulier pour Montréal, est appelé à croître plus vite que l'ensemble des autres secteurs. Alors que l'emploi en général connaîtra une croissance de 0,7% par année d'ici 2018, selon Emploi-Québec, l'emploi dans les TIC connaîtra, pour sa part, une augmentation de 1,5%, soit un peu plus du double !

« Ce qu'il est important de retenir, à propos des TIC, c'est que ces emplois se retrouvent un peu partout, dit Sylvie Gagnon, directrice générale de TECHNOCompétences. Les TIC sont nécessaires dans le secteur financier, dans la santé, dans l'éducation, dans la recherche scientifique, dans les médias, dans l'aérospatiale, et ainsi de suite ! Ce n'est pas parce que vous n'avez pas étudié en informatique au collège que vous ne pouvez pas y travailler, car il y a un très vaste choix de carrières. »

Les TIC ont de l'avenir. Selon l'OCDE, l'industrie mondiale connaît une croissance moyenne de 7%. Au Québec, depuis dix ans, ce secteur grandit deux fois plus rapidement que l'ensemble du PIB, selon Techno Montréal, la grappe industrielle des TIC. De 1997 à 2008, elles ont connu une croissance de 5,6%, alors que la croissance moyenne de l'économie était de 2,6%.

Les TIC à Montréal et au Québec

Alors que le Grand Montréal se classe 16e en Amérique du Nord pour sa population, il vient au onzième rang pour le nombre d'emplois dans les TIC, juste après Seattle, où se trouvent les sièges sociaux de Microsoft et de Nintendo. Mais quand on tient compte du nombre d'emplois en TIC per capita, Montréal se classe au cinquième rang. Les TIC fournissent près de 10% des emplois privés dans le Grand Montréal, selon Techno Montréal.

Les TI fournissent environ 170 000 emplois au Québec, dont 120 000 sont situés dans le Grand Montréal au sein de 3000 entreprises, avec une forte concentration sur l'île elle-même.

L'enquête sur les salaires réalisée par TECHNOCompétences tenait compte de la répartition des emplois en TIC au Québec. L'échantillonnage des entreprises consultées reflétait la répartition de ces emplois en TIC par régions. Ainsi, 65% des entreprises consultées pour l'enquête étaient situées dans la région de Montréal, 20% à Québec, et le reste ailleurs en région.

L'enquête révèle que rémunération dans les TIC varie d'une région à l'autre. Par exemple, le salaire de base d'un analyste-programmeur intermédiaire est d'une moyenne de 53 700$ à Québec et de 60 500$ à Montréal. Le secteur d'activité a aussi un fort impact sur le salaire. Ainsi, le salaire moyen d'un programmeur-analyste principal dans le domaine de l'édition de logiciel est de 73 400$, tandis qu'il est de 56 300$ dans le multimédia. Les salaires peuvent également varier en fonction de la taille de l'entreprise et de la structure organisationnelle.

Réalisée auprès de 9571 employés de 184 entreprises, l'enquête 2010 présente 53 postes repères spécialisés en TIC. Voici les résultats pour quelques-uns d'entre eux. Il s'agit, selon l'enquête, de la médiane du salaire cible d'un titulaire pleinement qualifié dont le rendement est entièrement satisfaisant. Mais, attention :

« Les gens ne doivent pas espérer se servir de ces chiffres pour arriver dans le bureau de leur patron avec l'intention de négocier leur salaire, prévient Sylvie Gagnon. Une négociation de salaire doit tenir compte des réalisations et de la valeur d'un employé, et pas uniquement de moyennes. Il faut aussi tenir compte de la taille de l'entreprise, du secteur d'activités et de la structure organisationnelle, car ce sont des facteurs qui influencent la rémunération. »