Êtes-vous heureux au travail? La question est dans l'air du temps, et décembre est un bon moment pour se la poser et prendre des décisions pour trouver plus de plaisir à travailler en 2009.

«La question du plaisir au travail est dans l'air du temps. C'est la mode d'en parler, dit Marc Vachon, psychologue et conférencier. Mais il ne suffit pas de dire à un employé: tu n'as qu'à avoir du plaisir et tout va s'arranger. Ce n'est pas si simple que cela!» Il y a des réalités incontournables dans tout type d'emploi. Et il y a beaucoup d'éléments anti-plaisir dans le monde du travail d'aujourd'hui.

«La rapidité des changements dans les organisations et dans les méthodes de travail fait que nos capacités d'adaptation sont fortement mobilisées, dit Marc Vachon. Ça crée un stress et c'est plus difficile d'évacuer la tension lorsqu'il y a changement sur changement.»

Malgré tout, il reste qu'il y a des gens dont la façon de penser et l'attitude permet de mieux vivre avec les contrariétés.

Des pistes de réflexion

Pour être plus heureux au travail en 2009, il faut se demander si nos besoins fondamentaux y sont satisfaits, explique Marc Vachon. Selon lui, il y a huit besoins communs à tous les être humains. Certains peuvent être comblés au travail.

Ces besoins sont de se sentir en sécurité, d'avoir des défis, d'être reconnu, d'appartenir à un groupe, d'influencer, de se sentir utile, de se réaliser et de trouver un sens à ce que l'on fait.

«Si vous voulez que votre travail soit autre chose qu'un instrument de survie, il faut qu'il contribue à satisfaire certains d'entre eux», ajoute-t-il.

Évidemment, il est utopique de penser que tous nos besoins puissent être comblés dans le cadre d'un emploi.

Ce qu'il faut, c'est choisir les trois ou quatre plus importants, et se demander si notre travail y répond.

«Il faut ensuite s'interroger. Qu'est-ce que je pourrais faire cette année pour satisfaire ces besoins au travail?» dit Marc Vachon.

De même, selon lui, les employeurs devraient se demander comment l'organisation du travail pourrait contribuer à mieux satisfaire les besoins fondamentaux des employés.

Il va sans dire que si, après réflexion, on découvre qu'aucun de nos besoins fondamentaux n'est comblé par notre emploi, et ne pourra jamais l'être, peut-être faudrait-il songer à changer d'emploi! Mais avant d'arriver là, il y a moyen de trouver des compromis.

«Si je suis malheureux au travail, je me dis: que faire? La question fondamentale est de savoir, si je continue à cet endroit, comment améliorer mon sort», dit le psychologue.

Question d'attitude

On n'a pas le contrôle sur tous les paramètres d'un milieu de travail. Une partie de nos conditions dépend de notre entourage. Mais une partie dépend aussi de nous. «Cette partie qui nous revient, il faut la travailler», dit M. Vachon.

En premier lieu, en évitant de jouer la victime et le syndrome du «C'ta cause», cette maladie courante dont souffrent beaucoup de gens, dit le psychologue. «C'ta cause du patron, c'ta cause des autres si tout va mal. Prendre ses responsabilités, c'est aller au-delà de ça!»

C'est croire que l'on peut faire quelque chose, qu'on a la capacité de répondre aux irritants du quotidien. Les gens qui ont du plaisir au bureau travaillent sur ce qu'ils peuvent changer: leur point de vue sur les choses. Ils savent qu'ils ne peuvent pas contrôler les événements. Mais ils essaient de les voir sous un autre angle.

«Il y a des stratégies perceptuelles à utiliser. Comme recadrer. Quand on change de perspective, quand on utilise l'humour pour dédramatiser, les éléments qui nous dérangent paraissent moins graves. Rire de soi est aussi une façon de désamorcer beaucoup de choses», dit Marc Vachon.

Influences du quotidien

L'autre stratégie consiste à protéger son état d'esprit contre les influences négatives au quotidien. «Il faut décider de ce vers quoi on dirige notre attention. On évite les sujets de conversation qui nous dépriment entre collègues. De toute façon, les recherches ont démontré que quand on se plaint, 65% des gens n'écoutent pas», conclut-il.