Des commerces qui attirent les cyberacheteurs avec la cueillette en magasin, des consommateurs qui commencent le plus souvent leurs emplettes en ligne avant de se rendre à la boutique... En 2018, les Québécois sont plus « matures » dans leur utilisation de l'internet et profitent maintenant du meilleur des deux mondes, selon le plus récent rapport NETendances publié hier par le CEFRIO. Portrait.

58%

Pourcentage des Québécois qui ont fait un achat en ligne en 2017, « un résultat stable par rapport à 2016 », indique le rapport. On note cependant une croissance de 4 % chez les 55 ans et plus. Ce sont les 18-34 ans, avec une proportion de 76 %, qui sont les plus friands d'achats en ligne. « On voit que l'achat en ligne est de plus en plus ancré au Québec et se répand dans toutes les tranches d'âge », résume Guillaume Ducharme, vice-président communications et affaires corporatives au CEFRIO.

863$ 

Dépenses annuelles moyennes des cyberacheteurs en 2017. Globalement, les adultes québécois auraient ainsi dépensé 9,1 milliards de dollars en ligne, une hausse de 13 % par rapport à 2015.

POPULAIRE, LA MODE

La catégorie d'achats la plus populaire chez les cyberacheteurs, c'est la mode : ils ont été 54 % à utiliser l'internet pour acheter des vêtements, des chaussures, des bijoux et des accessoires. Les billets de spectacle (46 %) et les produits électroniques (42 %) occupent les deux positions suivantes.

CUEILLETTE EN HAUSSE

Vous avez remarqué que bien des commerces font la promotion de la vente en ligne, mais avec cueillette en magasin ? Le rapport NETendances 2017 fournit une explication : 38 % des cyberacheteurs ont utilisé cette méthode au moins une fois dans l'année. Attention cependant à ne pas surestimer le phénomène, puisqu'il suffit d'une seule fois pour entrer dans cette catégorie. « Il y a un facteur de modulation qui est important dans la réponse, indique M. Ducharme. Mais ça vaut la peine de le mentionner, tout comme les retours en magasin d'achats en ligne [27 % des cyberacheteurs]. On peut dire que c'est prisé. » Les avantages, selon les répondants : on évite les frais de livraison et le temps passé dans les rayons à chercher un produit.

80%

Proportion d'internautes québécois qui ont recherché de l'information sur l'internet avant un achat en magasin, ce qu'on appelle le « webrooming ». Les 35-44 ans (91 %) et ceux ayant un revenu familial de plus de 100 000 $ (95 %) sont ceux qui ont le plus intégré cette habitude.

51%

À l'inverse du « webrooming », plus d'un internaute sur deux a reconnu avoir fouiné dans un magasin avant d'acheter en ligne, ce qu'on appelle le « showrooming ». On note une hausse de 15 % par rapport à 2016 de ce comportement qui ulcère généralement les commerçants. Il faut pourtant tenir compte des deux phénomènes, estime M. Ducharme : « De plus en plus, l'internet doit être vu comme bénéfique pour le commerçant. On voit des boutiques avec moins de marchandises où on peut consulter un conseiller puis faire venir la bonne taille. »

LE CAS D'AMAZON

Le géant de Seattle demeure indétrônable, alors que 58 % des cyberacheteurs québécois y ont fait des emplettes en 2017. À lui seul, Amazon recueille 15 % des dollars québécois dépensés en ligne. On estime par ailleurs que 13 % des cyberacheteurs québécois sont membres du programme de fidélisation Prime, avec un sommet de 22 % chez les 25-34 ans. Son principal attrait : la livraison « gratuite », moyennant en fait un abonnement de 79 $ par année.

27%

Proportion des dollars dépensés en ligne sur des sites québécois, contre 25 % en 2015. Une petite hausse qui montre « une bonne performance chez certains détaillants québécois », se réjouit Guillaume Ducharme. « Je trouve que c'est important à souligner : on dit que les commerçants québécois traînent de la patte, mais il y a de plus en plus de beaux cas au Québec. » Il mentionne entre autres Simons (6 % des achats en mode), la SAQ (11 % de l'alimentation) et evenko (14 % des spectacles).