Lowe's Canada a dévoilé il y a quelques jours à Longueuil un nouveau prototype de quincaillerie Rona. Le détaillant s'attend à ce que les changements provoquent une augmentation des ventes de 15 % dans cette succursale. Une quinzaine d'autres magasins à travers le Canada adopteront le concept au cours de la prochaine année, une opération de 40 millions.

« Ce n'est pas une révolution, c'est une évolution », lance d'entrée de jeu Serge Éthier, vice-président exécutif Rona proximité, en nous accueillant dans le Rona près de l'hôpital Pierre-Boucher.

De fait, les clients ne seront pas déboussolés en entrant dans leur quincaillerie de quartier, qui a subi une cure de rajeunissement de 2,6 millions au cours des 12 dernières semaines.

Le président de Lowe's Canada Sylvain Prud'homme l'a maintes fois répété : le réseau Rona « a manqué d'amour ces dernières années » et il est résolu à investir les sommes nécessaires pour devenir « rapidement le numéro un » au Canada.

Ce sont donc près de 40 millions qui seront investis dans une quinzaine de Rona d'entreprise (sur 160) d'ici la fin de 2018, a confié le détaillant à La Presse. Du nombre, deux se trouvent au Québec : à Lévis et à Boucherville. Il s'agit exclusivement de Rona de taille moyenne, soit environ 35 000 pieds carrés. Lowe's n'a pas voulu chiffrer la hausse attendue des ventes dans les autres succursales.

Les grandes surfaces de 100 000 pieds carrés, appelées L'entrepôt Rona, sont pour leur part destinées à adopter le nom et le concept Lowe's, avait annoncé l'entreprise en décembre 2016. Aucune date n'a encore été dévoilée.

PLUS DE CECI, MOINS DE CELA

À Longueuil, le changement le plus visible est sans contredit le remplacement des étagères à l'avant du magasin par un rayon d'électroménagers. Cet aménagement, qui n'est pas sans rappeler celui du grand rival Home Depot, a l'avantage d'aérer l'espace et de procurer une vue d'ensemble du magasin.

D'ailleurs, certains clients croient à tort que le magasin a été agrandi, souligne M. Éthier. D'autres Rona, moyens et grands, vendent déjà des électroménagers.

L'aire consacrée aux articles saisonniers a quant à elle été « multipliée par trois ou quatre ». Cela permet de mieux mettre en valeur des produits dont la popularité a explosé, comme les sofas pour la terrasse et les très gros BBQ.

Enfin, la section décoration, qui proposait des cadres, des coussins et des horloges, a été éliminée, tandis que la sélection de couvre-fenêtres (rideaux et stores) et de papier peint a été réduite. Ces changements ont pour effet de réduire la distinction entre l'offre de Rona et celle de Réno-Dépôt (les deux appartiennent à Lowe's). Cela dit, les professionnels du milieu de la construction représentent déjà 40 % de la clientèle.

Les autres différences sauteront sans doute moins aux yeux des néophytes en matière de vente au détail, mais constituent néanmoins d'importants changements pour le détaillant, fait valoir M. Éthier. Par exemple, Rona a réduit l'espace consacré à la peinture, aux moulures et aux portes d'intérieur parce qu'à l'époque des aires ouvertes, « il y a moins de murs dans les maisons ».

Au bout du compte, le nombre de produits n'a à peu près pas changé.