De nouvelles règles qui permettent aux consommateurs d'utiliser leurs milles Aéroplan pour payer les taxes, les frais et les suppléments liés aux vols connaissent un grand succès, même si elles offrent moins de valeur que lorsque les milles sont échangés pour des billets d'avion, affirme le grand patron de la société qui exploite ce programme de fidélisation.

Même si les détenteurs de cartes Aéroplan avec d'importantes réserves de milles n'hésitent pas à les échanger pour des articles non liés aux vols d'avions, le chef de la direction d'Aimia, Rupert Duchesne, reconnaît que le programme lancé il y a six semaines ne représente pas la meilleure option pour certains grands voyageurs.

«Il vise davantage les gens qui accumulent beaucoup de points, contrairement à ceux qui en accumulent moins», a-t-il fait valoir vendredi, lors d'un entretien suivant l'assemblée annuelle des actionnaires d'Aimia.

«On obtient une bien meilleure valeur en dépensant les milles sur les vols plutôt que sur les frais.»

Chaque mille Aéroplan vaut environ 0,85 cent lorsqu'il est utilisé pour payer des frais, soit bien moins que lorsqu'il est utilisé pour obtenir un billet d'avion, a précisé M. Duchesne.

Certains estiment qu'un mille utilisé pour obtenir un vol vaut au moins 1,5 cent, tandis que M. Duchesne assure que le ratio d'échange peut atteindre 7 à 8 cents dans certains cas, ou jusqu'à près de 30 cents pour certains vols de première classe autour du monde.

Selon lui, la valeur des milles utilisés pour les frais est similaire à celle d'autres programmes de fidélisation.

«Nous avons placé la barre à un niveau qui est raisonnable du point de vue concurrentiel», a-t-il fait valoir.

Selon l'expert dans les programmes de récompenses pour voyageurs et fondateur du site RewardsCanada.ca, Patrick Sojka, Aéroplan est l'un des premiers programmes à laisser ses membres utiliser des points pour payer pour des frais et des taxes.

Même si certains dénoncent la faible valeur des milles, cela ne dérange pas les membres qui ont accumulé des centaines de milliers de milles à l'aide de vols payés par leurs employeurs, a-t-il noté.

«Pour eux, cela reste de l'argent gratuit.»

Le programme pour les frais, taxes et suppléments est le plus récent changement apporté par Aéroplan ces dernières années. La société s'est aussi attaquée à la difficulté d'obtenir un accès aux vols en éliminant les périodes d'interdiction et a abandonné l'expiration des milles après une période de sept ans.

Aimia a par ailleurs augmenté son dividende trimestriel de 1 cent à 20 cents par action, une décision soutenue par de bonnes perspectives à long terme pour l'entreprise, qui a malgré tout affiché une perte de 13,1 millions $ pour son premier trimestre.

La société montréalaise a perdu 12 cents par action pour le trimestre clos le 31 mars, ce qui se compare à un bénéfice de 23,4 millions, ou 10 cents par action, pour la même période l'année dernière.

En excluant les éléments non récurrents, Aimia a engrangé un bénéfice ajusté de 23,9 millions, soit 13 cents par action, en baisse par rapport à celui de 30,7 millions, ou 15 cents par action, de la même période un an plus tôt.

Ses revenus ont diminué de près de 14 pour cent pour s'établir à 570 millions, en regard d'un chiffre d'affaires de 660,1 millions au même trimestre en 2015.