Une quatrième génération de la famille Rossy se retrouvera prochainement aux commandes de Dollarama, le plus grand exploitant de magasins d'articles à un dollar et plus au Canada.

À compter du 1er mai, Larry Rossy - qui demeurera président directeur du conseil - cédera son poste de président et chef de la direction à son fils Neil.

Chef de la mise en marché et membre du conseil d'administration depuis 2004, Neil Rossy, âgé de 46 ans, oeuvre chez Dollarama depuis 1992 - année où les premiers magasins de la chaîne ont ouvert leurs portes.

«Je suis excité de prendre la barre d'une compagnie qui fait partie de mon ADN», a-t-il dit au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats financiers trimestriels de Dollarama.

De son côté, Larry Rossy a souligné aux analystes que la question de sa succession figurait parmi les priorités du conseil d'administration depuis quelques années.

L'homme d'affaires âgé de 73 ans estime également que son fils est prêt à relever ce défi.

«Au fil des ans, Neil a fait preuve de leadership en plus d'être l'un des architectes de notre succès, a dit M. Rossy. Il n'y a pas de meilleur moment que le début d'une nouvelle année financière pour procéder à une transition.»

Sous la gouverne de son nouveau chef de la direction, Dollarama tentera notamment d'accroître à 1400 magasins la taille de son réseau.

Si Larry Rossy n'avait pas envoyé de signal clair à l'effet qu'il était prêt à passer le flambeau, sa décision n'a pas surpris la plupart des analystes, compte tenu de son âge.

«C'était anticipé, a écrit Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, dans une note. Les investisseurs ne seront pas inquiets étant donné que M. Rossy demeurera impliqué et qu'il ne s'agit pas de l'annonce de sa retraite.»

Les racines de Dollarama remontent à plus d'un siècle, lorsque Salim Rossy a ouvert le premier magasin S. Rossy en 1910, à Montréal. Son fils George lui succède en 1937, jusqu'à son décès en 1973.

Au cours des deux décennies suivantes, sous la gouverne de Larry Rossy, le nombre d'établissements passe de 20 à 44. Le premier magasin Dollarama voit le jour à Matane en 1992 et tous les articles y sont offerts à 1 $.

Puis, en 2004, cinq ans avant son entrée en Bourse, Dollarama vend la majorité de ses actions à Bain Capital Partners.

Des résultats au-delà des attentes

Le détaillant a fait part des changements à sa direction en divulguant ses résultats du quatrième trimestre, qui ont dépassé les attentes des analystes, tout en relevant ses prévisions de croissance.

Cela a stimulé l'action de la société, qui, en mi-journée, à la Bourse de Toronto, gagnait 6,47 %, ou 5,42 $, pour se négocier à 88,16 $.

Pour la période terminée le 31 janvier dernier, Dollarama a engrangé des profits de 124,8 millions $, ou 1 $ par action, en progression de 24,4 % par rapport à l'an dernier.

De leur côté, les recettes trimestrielles ont grimpé de 14,6 % pour s'établir à 766,5 millions $.

Cette performance a battu les prévisions des analystes, qui tablaient sur un profit de 93 cents par action ainsi qu'un chiffre d'affaires de 751 millions $.

Les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - ont affiché une progression de 7,9 %, comparativement à 8,5 % lors de l'exercice précédent.

L'arrivée progressive de la fourchette de prix oscillant entre 3,50 $ et 4 $ au cours de la deuxième moitié de 2016 devrait en partie compenser pour l'incidence négative de la baisse du dollar canadien, a précisé Neil Rossy.

Dollarama a également révisé à la hausse ses prévisions pour l'exercice en cours. Ainsi, la fourchette de sa marge brute devrait osciller entre 37 et 38 %, soit un point de pourcentage de plus que sa fourchette précédente.

Pour l'exercice 2016, les profits nets de Dollarama se sont établis à 385,1 millions $, ou 3 $ par action, en hausse de 30 %. Les ventes ont bondi de 13,7 %, à 2,65 milliards $.