La chaîne ontarienne Boutique Boomerang Kids, qui vend principalement des articles usagés pour enfants, arrive dans la région de Montréal, avec l'ambition d'ouvrir 14 succursales franchisées au Québec d'ici deux ans.

Dans une publicité des années 80 dont on se souvient encore, Victor Kiam disait qu'il avait tellement aimé le rasoir de Remington qu'il avait acheté la compagnie. C'est aussi ce qu'a fait Krista Thomson. Avec sa partenaire d'affaires Heather Meek, elle a mis la main en 2007 sur les deux boutiques Boomerang Kids qu'elles fréquentaient à Ottawa.

Sept ans et cinq ouvertures de magasins plus tard, elles se disent maintenant prêtes à effectuer une vaste expansion au Québec. «Nous avons embauché Environics Analytics qui a fait le profil de notre clientèle. Ils ont fait une carte de la province et déterminé que notre concept a du potentiel dans 17 territoires. Jusqu'ici, nous en avons vendu trois, à Gatineau (deux) et Saint-Hubert [ouverture cette semaine]», a expliqué à La Presse Affaires Krista Thomson, qui a travaillé comme économiste et conseillère en gestion pendant 20 ans, notamment pour IBM.

Boutique Boomerang Kids, qui existe depuis 20 ans, vend des vêtements, des jouets, des poussettes et d'autres articles pour enfants de seconde main qui lui sont laissés, la plupart du temps, en consignation. Certains articles rarement réutilisables sont neufs. Les magasins réalisent en moyenne des ventes annuelles de 700 000$, avec un profit net de 13 à 18%. La mise de départ, pour une franchise, oscille entre 167 000 et 240 000$, selon le marché et le local choisi (de 3200 à 4200 pieds carrés).

Krista Thomson pense que les magasins de la région montréalaise auront plus de succès que ceux de la capitale fédérale. «Ottawa n'a pas la même densité de population que Montréal, qui est plus peuplé. Et les résidants d'Ottawa gagnent plus d'argent, alors ils sont moins motivés à acheter des articles usagés.»

Système bien rodé

Pour faciliter les dépôts de marchandises, les deux femmes d'affaires ont tout informatisé. Par exemple, le montant donné pour chaque type de vêtement, en fonction de la marque et de la taille, est fixé d'avance. Cela permet aux franchisés - et à leurs employés - d'éviter les mauvaises évaluations qui grugeraient les profits. Si un article s'avère peu populaire, le système ajustera le prix à la baisse après un certain temps.

Aussi, pour éviter «que les parents ne prennent les magasins pour des dépotoirs» où vider les commodes de leurs enfants, un maximum de 20 vêtements a été fixé. «Cela fait en sorte qu'on nous apporte les pièces de meilleure qualité, souligne Krista Thomson. Nous ne voulons pas être un marché aux puces, nous voulons vendre de la grande qualité.» Dans 95% des cas, les «fournisseurs» choisissent la consignation. Mais il est possible d'être payé sur-le-champ. Le montant est alors moindre (- 10 à 20%), puisque l'entreprise prend le risque.

«Souvent, on nous apporte des vêtements avec des étiquettes, des jouets qui n'ont jamais été déballés. Les enfants reçoivent tellement de cadeaux», raconte l'entrepreneure. Tout ce qui est reçu dans les magasins est pris en photo au moment d'être étiqueté pour être offert en ligne sur un site bilingue.

À Saint-Hubert, Kristy Thesenvitz a déjà commencé à remplir son magasin. Exceptionnellement, la limite de 20 articles a été enlevée. La mère d'enfants de 4 et 6 ans explique qu'elle a été charmée par le concept ontarien parce qu'il est bon pour l'environnement et la communauté.

Pour piloter le déploiement québécois, Boutique Boomerang Kids a embauché Serge Breton, qui compte 36 ans d'expérience dans le secteur de la vente au détail (Greenberg, Tigre Géant).