Le plus gros réseau de magasins de CD et de DVD au Canada, le détaillant HMV, est mis en vente par sa société-mère britannique qui cherche à freiner l'érosion de ses résultats financiers.

Après maintes rumeurs, les dirigeants de HMV ont confirmé hier à Londres leur intention de délester ce célèbre détaillant de produits audiovisuels de ses activités commerciales au Canada.

HMV est implanté au Canada depuis 1988. Son réseau comprend 123 magasins de CD et de DVD qui sont situés dans presque tous les centres commerciaux d'importance au pays, de même que les principales artères commerciales des centres-villes. L'effectif de HMV Canada avoisinerait les 2100 employés, selon des informations tirées du rapport annuel 2010 de la société-mère.

Au Québec, HMV compte 25 boutiques dont la moitié est située dans la région métropolitaine de Montréal.

Ce réseau comprend un grand magasin établi sur trois niveaux à l'intersection des rue Sainte-Catherine et Peel, au centre-ville de Montréal.

Ce grand magasin HMV est situé dans l'immeuble historique du «Square Dominion» dont le propriétaire et gestionnaire, la société Investissements Canpro, disait ignorer hier à peu près tout des prochaines intentions de son locataire.

«HMV a renouvelé son bail l'an dernier pour quelques années, en plus de réaménager son magasin. Depuis, ils ne nous ont rien signalé de particulier quant à leur statut d'entreprise ou l'état de leurs affaires», a commenté Mark Bédard, vice-président de Canpro.

La mise en vente de HMV Canada, annoncée par la société-mère britannique, survient pourtant après une série d'avertissements à ses actionnaires à propos de la détérioration de ses résultats d'exploitation.

Crise financière

Dans son marché principal, en Grande-Bretagne, HMV demeure aux prises avec l'impact considérable de la crise financière de 2008 et de la récession qui a suivi. De plus, le marché de la vente de CD et de DVD s'atrophie à vue d'oeil face à la popularité des téléchargements et des téléachats de contenu audiovisuel par internet.

Au Canada, ce revirement a évidemment miné les résultats d'exploitation des 123 magasins HMV, qui constituent le plus gros réseau de détail de la société-mère hors de Grande-Bretagne.

En dépit d'efforts de réduction des dépenses, HMV Canada n'aurait pu éviter de glisser en déficit, selon des analystes qui surveillent la société-mère.

«Les affaires de HMV au Canada ont déjà été très rentables pour le groupe, mais il y a quelques années de cela. La triste réalité est que HMV ne fait plus aucun profit au Canada», a commenté Nick Bubb, analyste en commerce de détail chez Arden Partners à Londres.

«Les magasins canadiens n'ont sans doute plus de valeur du point de vue de la direction de HMV. Et elle pourrait même s'en passer, considérant l'ampleur des problèmes dans son marché principal au Royaume-Uni.»

Redressement?

Quant aux acquéreurs potentiels de HMV Canada, les premières rumeurs qui circulaient hier pointaient en direction d'une firme américaine, Hilco Consumer Capital, qui se spécialise dans le redressement d'entreprises de produits de consommation.

La feuille de route de cette société d'investissement basée en banlieue de Chicago comprend des entreprises comme Polaroïd et des détaillants comme The Sharper Image, Linens 'N Things et Bombay Company. Hilco Consumer Capital, qui possède un bureau à Toronto, n'a émis aucun commentaire hier au sujet d'une possible transaction.

En Bourse, les investisseurs londoniens ont réagi positivement à l'annonce de HMV de la mise en vente de sa division au Canada, de même que de sa division de librairies Waterstone au Royaume-Uni, en ajoutant 7,5% à la valeur de l'action.

- Avec La Presse Canadienne