La chaîne américaine de dépanneurs Casey's (CASY)s'est adressée directement à ses actionnaires pour leur demander de rejeter l'offre hostile présentée par Alimentation Couche-Tard ainsi que ses candidats au conseil d'administration.

Dans une lettre envoyée quelques jours après que la société lavalloise eut plaidé sa propre cause, le chef de la direction de Casey's, Robert Myers, a exhorté ses actionnaires à faire confiance à sa propre stratégie de croissance.

Selon M. Myers, les actions de Casey's[[|ticker sym='CASY'|]] ont offert une performance supérieure à celle de leurs concurrentes et à celle du marché, tout en affichant de solides résultats financiers et de forts dividendes au cours des dernières années.

Sa recapitalisation et son plan de croissance offre aussi davantage de valeur que la «petite» prime proposée par Couche-Tard [[|ticker sym='ATB-B.TO'|]], a-t-il affirmé.

M. Myers estime qu'il est inutile de remplacer les administrateurs «expérimentés» de Casey's par ceux choisis par Couche-Tard, si ce n'est que pour s'assurer d'une «vente rapide de Casey's à Couche-Tard à faible prix».

Le patron de Casey's a fait valoir que son conseil d'administration agissait dans les meilleurs intérêts de tous les actionnaires en rejetant l'offre de 36,75 $ US par action de Couche-Tard.

Le conseil a conclu qu'il ne serait pas possible de tenir de discussions en raison du «comportement discutable de Couche-Tard - incluant sa manipulation alléguée du cours des actions de Casey's - et son absence de volonté d'offrir plus de 38 $ US par action».

M. Myers accuse en outre Couche-Tard d'avoir mal dépeint son plan de recapitalisation de 569 millions $ US pour distraire les actionnaires de son réel enjeu - soit obtenir le plus faible coût d'emprunt possible.

Couche-Tard a également plaidé sa cause aux actionnaires de Casey's, la semaine dernière, en faisant valoir que l'élection de ses candidats au conseil d'administration lors de l'assemblée du 23 septembre enverrait «un message clair et convaincant à leur conseil d'administration pour lui faire savoir qu'ils veulent des administrateurs qui agiront dans leur intérêt».

L'analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, croit que la bataille de plus en plus amère entre les deux chaînes semble annoncer que la prise de contrôle n'aura pas lieu, du moins pas à son prix actuel.

«Mais le secteur américain des dépanneurs reste très fragmenté et si Couche-Tard devait ne pas acheter Casey's, nous nous attendrions à ce qu'elle tente de cibler d'autres acquisitions potentielles», a-t-elle écrit dans un rapport.

Mme Nattel prévoit que Couche-Tard dévoilera mardi un bénéfice par action de 52 cents US pour son premier trimestre. Il s'agirait d'une hausse de huit pour cent par rapport à l'an dernier, essentiellement attribuable à une modeste hausse des marges sur l'essence aux États-Unis.

Les analystes interrogés par Thomson Reuters s'attendent en moyenne à un bénéfice par action de 56 cents pour Couche-Tard, par rapport à celui de 48 cents affiché pour la même période un an plus tôt. Le chiffre d'affaires du plus récent trimestre devrait s'établir à 4,16 milliards $ US, selon les estimations de ces analystes.

Le réseau de Couche-Tard compte 5878 magasins situés dans la plupart des régions des États-Unis et dans toutes les provinces canadiennes.

Couche-Tard exploite un réseau de 5878 commerces situés dans la plupart des États-Unis et dans toutes les provinces canadiennes, sous les bannières Circle K, Mac's et Couche-Tard.

Casey's compte pour sa part 1531 magasins dans son réseau du Midwest américain.

Le titre de Casey's a gagné lundi 6 cents US à 37,74 $ US sur le Nasdaq. L'action de Couche-Tard a pour sa part retraité de 50 cents à 20,98 $ à la Bourse de Toronto.