La baisse des prix des aliments est sans doute une bonne chose pour les consommateurs, mais le géant des supermarchés Loblaw (T.L) en fait les frais et affirme que rien n'assure que la tendance ralentira d'ici peu.

Le rythme de la diminution des prix s'est accentué ces derniers mois, ce qui a affecté la croissance générale de l'entreprise, a affirmé jeudi le président de Loblaw, Allan Leighton, lors d'une conférence téléphonique à laquelle avaient été conviés des investisseurs.

«Lors du deuxième trimestre des Compagnies Loblaw, nous avons baissé nos prix à un rythme plus élevé qu'au premier trimestre, et nous baissions les prix à un rythme encore plus prononcé à la fin du trimestre qu'au début», a-t-il dit.

Une déflation se traduit habituellement par une diminution des coûts des produits alimentaires et fait suite à une chute d'ensemble des prix des produits de base - allant du blé nécessaire pour faire le pain et les pâtisseries jusqu'à l'essence utilisée pour transporter les aliments et autres biens.

Pour les consommateurs, cela signifie le plus souvent des produits à prix moindre. Pour les épiciers, cependant, toute baisse des prix des aliments et les guerres de prix au sein d'un marché hautement concurrentiel se traduisent généralement par des revenus inférieurs et une réduction des marges de profit.

«Nous prévoyons que cette tendance (à la baisse) va se maintenir pendant un bon moment au troisième trimestre, et il est difficile de prédire à quel moment l'inflation sera de retour sur le marché», a indiqué M. Leighton.

Entre-temps, le plus important exploitant d'épiceries au Canada, qui possède notamment les bannières Provigo et Maxi, a l'intention de vendre davantage de produits à ses clients dans l'espoir de favoriser sa croissance.

Loblaw a annoncé jeudi avoir enregistré une baisse de près de 7% au deuxième trimestre, à 180 millions $, comparativement à celle de 193 millions $ réalisée lors de la même période l'an dernier.

Le bénéfice net par action de l'entreprise torontoise a été de 64 cents, contre 70 cents l'année précédente.

Les revenus ont atteint 7,3 milliards $, en hausse de 1,2% par rapport à l'an dernier.

Loblaw, une filiale de George Weston (TSX:WN), a battu les estimations des analystes en matière de profits, mais ses revenus ont été inférieurs aux attentes.

Les estimations compilées par Thomson Reuters prévoyaient des recettes d'environ 100 millions $ de plus que signalé, ainsi qu'un bénéfice de 62 cents par action.

La publication de ces résultats financiers intervient alors que 30 000 travailleurs syndiqués des magasins de Loblaw en Ontario menacent de déclencher la grève pour protester contre les concessions salariales réclamées par la direction.

Le cours des actions de Loblaw a terminé la séance de jeudi à 41,78 $ à la Bourse de Toronto, en hausse de 36 cents par rapport à son précédent taux de clôture.