L'important détaillant en mode féminine Reitmans (T.RET) est à l'affût d'acquisitions afin de profiter de son bilan financier avantageux, alors que la reprise se pointe dans son marché.

«Nous examinons un certain nombre d'acquisitions potentielles. Et de préférence, de taille importante plutôt que petite», a indiqué Jeremy Reitman, président du détaillant qui compte 977 magasins répartis en huit bannières.Et ces acquisitions potentielles, au Canada seulement?

«Oui, nous voulons rester dans le marché que nous connaissons le mieux avec nos différentes bannières. De plus, les perspectives du marché de détail au Canada sont meilleures qu'aux États-Unis, où la récession perdure dans le marché vestimentaire», selon M. Reitman.

D'ailleurs, les résultats de fin d'exercice 2010 divulgués hier par Reitmans témoignent d'un regain des ventes de vêtements au Canada au cours des derniers mois.

«Les consommatrices ont repris confiance. Nous l'avons senti dans nos magasins lors du dernier trimestre (novembre à janvier)», a indiqué M. Reitman à La Presse Affaires.

«Le marché est bon au Québec et dans les Maritimes, qui comptent pour le quart de nos ventes totales. Mais il n'est encore que satisfaisant en Ontario et mauvais dans l'Ouest canadien.»

En fait, pour la première fois en un peu plus de deux ans, Reitmans a retrouvé au quatrième trimestre une hausse des ventes de ses magasins comparables, c'est-à-dire ouverts depuis plus d'un an.

La hausse était encore modeste, à 1,5%, mais néanmoins suffisante pour faire bondir de 57% le bénéfice trimestriel net de Reitmans par rapport à la même période un an plus tôt.

«C'est un regain meilleur que ce qu'on pouvait attendre à court terme», selon Tal Woolley, analyste en commerce de détail chez Marchés de capitaux RBC.

Son homologue Edward Plank, chez Marchés des capitaux BMO, estime que Reitmans affiche «de bons facteurs fondamentaux qui l'aideront à traverser toute autre turbulence qui pourrait survenir à court terme avec la reprise économique au Canada.»

Pour tout l'exercice 2010, cependant, le rebond des ventes et du bénéfice au quatrième trimestre n'a fait qu'atténuer les reculs subis lors des trimestres antérieurs.

Par conséquent, Reitmans a complété son exercice 2010 (au 30 janvier) avec un bénéfice net en baisse de 21% par rapport à l'année précédente. Et au niveau des ventes totales, l'exercice 2010 se termine avec un montant à peine supérieur à celui de l'exercice précédent: soit 1,056 milliard comparé à 1,05 milliard en 2009.

Aussi, les ventes totales de 2010 s'avèrent encore un brin inférieures au montant record de 1,06 milliard atteint en 2008, avant la crise financière et la récession.

Néanmoins, durant cette période, Reitmans a conservé une bonne santé financière afin de poursuivre ses ambitions de croissance.

Son bilan au 30 janvier dernier affiche 228 millions en liquidités disponibles, et une dette à long terme d'à peine 11 millions.

«Nous avons les moyens de chercher des acquisitions tout en réalisant nos projets d'investissement dans nos bannières actuelles», a confirmé Jeremy Reitman.

Ainsi, pour son exercice 2011 qui débute, le détaillant prévoit encore investir au moins 30 millions en immobilisations. Ça comprend l'ouverture d'au moins 25 magasins parmi les huit bannières de Reitmans dont Smart Set, Penningtons, Addition Elle et Thyme.

À la Bourse de Toronto, hier, l'action a bondi de 2,5% en cours de séance. Elles ont terminé avec un gain plus modeste de 1,7% à 15$.