Les ventes de détail aux États-Unis ont surpris par leur bonne tenue en septembre, hormis le secteur automobile, mais les économistes pensent qu'elles devraient baisser sur la fin de l'année, alors que s'ouvre la saison des fêtes à la fin du mois.

Selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés mercredi par le département du Commerce américain, les ventes de détail ont reculé de 1,5% par rapport au mois d'août, alors que les analystes attendaient un recul de 2,1%. L'essentiel de la baisse est due à une chute de 10,4% des ventes d'automobiles, qui avaient bondi en août grâce à une «prime à la casse», un programme fédéral d'incitation à l'achat de nouveaux véhicules clos fin août.

Si l'on exclut ce secteur, les ventes de détail ont augmenté en septembre pour le deuxième mois d'affilée, de 0,5% en septembre, alors que les analystes attendaient une hausse de 0,2% seulement.

Du coup, les économistes s'accordent pour qualifier de «bon» ou «fort» le rapport du ministère, malgré la baisse du chiffre principal, d'autant qu'une grande majorité des composantes de l'indice a progressé.

«Cela laisse penser que les consommateurs sont en train de devenir plus optimistes en ce qui concerne la conjoncture économique», estime Scott Hoyt, analyste de Moody's Economy.com, alors que, de l'avis général, les États-Unis sont sortis de la récession au cours de l'été.

«Avec des dépenses en hausse dans de nombreux secteurs, les signes d'un début de stabilisation des dépenses de consommation se multiplient», relève Millan Mulraine, analyste pour les services financiers TD Financial.

Les ventes de détail donnent une idée de la tendance de la consommation des ménages qui assure en temps normal plus des deux tiers de la croissance économique des États-Unis.

Après s'être effondrée au second semestre 2008, celle-ci évolue en dents de scie depuis le début de l'année.

Selon le ministère, les ventes de détail ont progressé de 1,6% au troisième trimestre par rapport au précédent, et les analystes estiment que la consommation devrait avoir contribué à la hausse du PIB que devrait révéler fin octobre les premiers chiffres officiels pour les trois mois d'été.

Ils considèrent cependant que la consommation devrait avoir du mal à progresser dans les mois à venir, alors que l'essentiel du soutien du plan de relance pour les ménages est passé, que le chômage continue de monter, et que les heures travaillées diminuent, ce qui pèse sur les revenus des Américains.

En l'absence de nouveaux crédits d'impôt ou de nouvelles dépenses gouvernementales, «on a du mal à voir comment la hausse» de la consommation «pourra se maintenir à son niveau» du troisième trimestre, estime M. Hoyt.

Pour Brian Bethune, économiste du cabinet d'analystes IHS Global Insight, la «prime à la casse» et les diverses mesures de relance budgétaire «ont joué un rôle central en faisant redémarrer l'économie au troisième trimestre», et «cela devrait créer une impulsion suffisante pour maintenir la reprise en mouvement».

Cependant, prévient-il, «il ne faut pas s'attendre à voir la consommation être le moteur principal de la reprise».

La Fédération nationale des détaillants américaine (NRF) a déjà prévenu qu'elle s'attendait à une baisse des ventes de détail de 1% au cours de la saison des fêtes de fin d'année, qui s'étend grosso modo sur novembre et décembre, de Halloween à la Saint-Sylvestre.