Récession ou pas, la consommation de vin reste promise à un très bel avenir au Canada. La valeur des ventes de la dive bouteille progresseront trois plus vite ici qu'en moyenne dans le reste du monde.

Selon la 12e étude réalisée l'automne dernier dans 114 pays producteurs et consommateurs pour Vinexpo par l'Institute of Wine and Spirit Reserve basé à Londres, le Canada était au septième rang des pays consommateurs de vins importés. Il doublera la Belgique d'ici quatre ans. Dans ce palmarès, le Royaume-Uni est bon premier, talonné par l'Allemagne, et les États-Unis aussi de grands producteurs.

 

La production canadienne de vins (qui inclut l'assemblage de vins importés en vrac) ne soutient pas la croissance de la consommation.

Qu'on l'exprime en volume ou en valeur, l'intérêt des Canadiens pour le vin grandit beaucoup plus vite que dans le monde en moyenne. Société des alcools du Québec (SAQ) et autres monopoles provinciaux obligent, le prix moyen que les Canadiens paient par fiole les place au quatrième rang mondial. D'ici 2012, ils devraient se qualifier pour la médaille de bronze après avoir doublé l'Allemagne. Ils partageront alors le podium avec le Royaume-Uni et les États-Unis.

«C'est un vrai boom et il va continuer, promet Robert Beynat, directeur général de Vinexpo, venu présenter hier les résultats de l'étude. Et vous êtes loin encore de la consommation britannique. Votre potentiel est extraordinaire.»

M. Beynat s'adressait à un parterre où les agents étaient plus nombreux que les journalistes.

Le Canadien adulte consomme en moyenne 13,4 litres par année. Sa soif devrait l'amener à écluser aux environs de 16,7 litres d'ici quatre ans. Cela le place au 18e rang mondial. La France et l'Italie se disputent la première place avec plus de 57 litres.

Les chiffres de Vinexpo sur le vin excluent tous les produits qui contiennent plus de 15% d'alcool, le maximum possible par fermentation. La consommation de porto, qui n'est pas du vin comme chacun sait, est agrégée à celle des spiritueux. «Le porto, c'est du porto», confie M. Beynat dans un large sourire qui donne de la profondeur à sa tautologie.

Comme c'est le cas partout dans le monde où les amateurs de vin ne sont pas novices, la popularité des rouges supplante celle des blancs ici.

Phénomène que M. Beynat attribue à une mode, la consommation de rosé progresse aussi très rapidement, chez nous comme ailleurs.

La France reste encore le premier fournisseur des Canadiens, suivi de près par l'Italie. Exprimée en dollars, l'avance de l'Hexagone sur sa rivale transalpine se creuse toutefois.

À l'échelle planétaire, la croissance la plus rapide de la consommation est observée en Russie et en Chine, deux pays qui commencent à peine à apprécier le vin et à cultiver la vigne. Ils sont maintenant 8e et 9e consommateurs mondiaux. Les champions restent les Italiens, bientôt doublés par les Américains, assure M. Beynat.

Il s'est montré très prudent sur les effets de la présente récession mondiale sur la consommation de ces nouveaux pays amateurs de vin, associés au plaisir, voire à la fête dans le cas des blancs effervescents.