Les conservateurs ont défendu, jeudi, leurs critiques virulentes de la manière dont le gouvernement libéral gère le dossier de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), affirmant qu'ils souhaitaient aussi qu'une entente soit conclue.

Le chef du Parti conservateur du Canada, Andrew Scheer, a déclaré que le pays continuait de faire front commun à Washington dans ses efforts pour trouver un terrain d'entente avant vendredi, date limite imposée par le président Donald Trump.

M. Scheer a cependant fait valoir que c'est le travail de l'opposition de demander des comptes au gouvernement en sol canadien concernant sa décision de laisser le Mexique et les États-Unis négocier un accord bilatéral sans le Canada.

Le porte-parole conservateur en matière d'affaires étrangères, Erin O'Toole, a affirmé que l'opposition avait tenté de prêter main-forte aux libéraux afin d'obtenir le meilleur accord possible, mais que son aide avait été refusée.

Selon M. O'Toole, c'est l'une des raisons pour lesquelles les conservateurs ont commencé à critiquer le gouvernement Trudeau alors que s'amorçait la nouvelle série de négociations cette semaine dans la capitale américaine.

M. Scheer et d'autres députés conservateurs ont utilisé Twitter pour intensifier leurs attaques contre les libéraux cette semaine.

Mercredi, le député Pierre Poilievre a affirmé sur le réseau social que l'accord entre les États-Unis et le Mexique avait été négocié « dans le dos de [Justin] Trudeau, à son insu, alors qu'il était en vacances ».

Dans l'un de ses micromessages publiés jeudi, M. Scheer écrit : « Les Canadiens à qui j'ai parlé sont frustrés que le Mexique et les États-Unis aient conclu cette entente dans le dos de Trudeau. Ils veulent savoir pourquoi le Canada se retrouve à l'écart au moment où des secteurs importants de l'économie et des millions d'emplois sont en jeu. »

Cela semble marquer une rupture avec « la stratégie d'équipe » en vertu de laquelle des conservateurs éminents avaient manifesté leur appui au gouvernement libéral dans le dossier de l'ALENA.

Les anciens ministres conservateurs Rona Ambrose et James Moore sont membres du conseil consultatif du gouvernement sur l'ALENA, tandis que l'ancien premier ministre progressiste-conservateur Brian Mulroney a conseillé le gouvernement sur la manière d'aborder le président Trump, un ami et propriétaire voisin de sa résidence secondaire en Floride.

M. O'Toole a précisé que l'appui accordé aux libéraux par d'anciens ministres conservateurs, comme John Baird, ne reflétait pas le point de vue du caucus actuel de la formation politique.