Un nombre croissant d'exportateurs canadiens estimaient que les négociations sur l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) avaient un impact négatif sur leurs activités avant même que le différend commercial avec les États-Unis ne s'intensifie, dans les dernières semaines.

Dans un sondage réalisé pour Exportation et développement Canada (EDC), quelque 28 pour cent des 1000 exportateurs interrogés ont déclaré que les négociations de l'ALÉNA avaient eu une incidence négative sur leurs activités au Canada.

Cette proportion était en hausse par rapport à celle de 23 pour cent constatée dans une enquête précédente, réalisée à la fin de l'an dernier.

«Certes, les ventes actuelles vont bon train, mais l'incertitude commerciale n'est pas sans conséquence», a affirmé l'économie en chef d'EDC, Peter Hall, dans un communiqué.

«Près d'un cinquième des exportateurs affirment que la renégociation de l'ALÉNA a eu des répercussions négatives sur leurs plans d'investissement. Leur réticence à investir pourrait freiner sérieusement la capacité d'exportation du Canada dans les prochaines années.»

Le sondage a été effectué du 18 avril au 11 mai, avant que les États-Unis mettent fin à une exemption pour le Canada sur les tarifs imposés aux importations d'acier et d'aluminium.

Depuis l'entrée en vigueur des droits sur les exportations canadiennes de ces métaux, à la fin mai, le Canada a imposé des tarifs de représailles sur l'acier et l'aluminium provenant des États-Unis, ainsi que sur une vaste gamme de biens de consommation. Les États-Unis ont pour leur part menacé d'imposer des tarifs additionnels au secteur automobile.

L'enquête semestrielle a en outre révélé que la confiance commerciale d'ensemble était passée de 73,5 pour cent à 76,5 pour cent dans le plus récent sondage.

Quelque 73 pour cent des entreprises canadiennes ont indiqué que leurs ventes à l'exportation augmenteraient au cours des six prochains mois, comparativement à 56 pour cent lors de l'enquête précédente.

Un plus grand nombre d'entreprises ont indiqué que leurs ventes aux États-Unis avaient augmenté au cours des six derniers mois, 46 pour centre d'entre elles témoignant d'une augmentation, par rapport à 36 pour cent précédemment.

L'enquête d'EDC a également noté que la hausse des taux d'intérêt avait une incidence négative sur les ventes d'une plus grande part des exportateurs, soit 30 pour cent, comparativement à 21 pour cent dans le sondage précédent.

La Banque du Canada a haussé son taux d'intérêt directeur à 1,5 pour cent cette semaine, ce qui a incité les grandes banques canadiennes à faire grimper leurs taux préférentiels.

En augmentant le taux, la banque centrale a affirmé que, malgré le différend commercial, la croissance canadienne continuait d'être légèrement supérieure à son potentiel, et que l'inflation était déjà conforme à sa cible.

Elle s'attend à ce que les inconvénients des politiques commerciales soient largement contrebalancés par la hausse des prix du pétrole et la vigueur de l'économie américaine.