Le président Donald Trump a fait valoir l'importance de boucler rapidement les négociations sur la nouvelle mouture de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), lundi, lors d'un appel téléphonique avec le premier ministre Justin Trudeau.

M. Trudeau a appelé son vis-à-vis américain lors d'une tournée des usines d'aluminium, au Saguenay, journée pendant laquelle il a aussi fait le tour des réseaux américains de télévision pour faire la promotion du libre-échange entre le Canada et les États-Unis.

Le premier ministre Trudeau a entendu directement de la bouche du président ce que laisse entendre son administration depuis quelque temps: les États-Unis souhaitent conclure un nouvel accord commercial d'ici quelques semaines, en raison des multiples élections qui auront lieu dans les trois pays membres de l'ALENA.

La Maison-Blanche a indiqué dans un communiqué que M. Trump avait «souligné l'importance de conclure rapidement les négociations de l'ALENA».

Selon l'administration Trump, cela «assurerait la vitalité des États-Unis et des industries nord-américaines», tout en «protégeant la sécurité nationale et l'économie des États-Unis».

Les États-Unis craignent que des retards supplémentaires dans les pourparlers puissent mettre en péril le processus de négociation, dans l'éventualité où le président mexicain serait défait à l'élection du 1er juillet et que le Parti républicain perdrait le contrôle du Congrès américain.

Certaines personnes qui ont travaillé sur la première version de l'ALENA doutent de la possibilité qu'un accord soit conclu d'ici le printemps - la date limite nécessaire pour que le Congrès approuve les mesures avant les élections de mi-mandat, en novembre.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, sera à Washington pour trois jours cette semaine pour rencontrer le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, ainsi que des membres influents du Congrès.

M. Trudeau dit refuser de se faire intimider pour conclure un accord rapide.

Le gouvernement américain a signalé à plusieurs reprises que sa décision d'exempter le Canada et le Mexique des tarifs sur l'acier et l'aluminium pourrait être temporaire et qu'elle pourrait dépendre des négociations commerciales.

Depuis le Saguenay, M. Trudeau a dit en entrevue avec le réseau américain CNBC qu'il ne faisait pas de lien entre les deux dossiers.

Il a aussi nié le fait que les Américains puissent faire une faveur au Canada. «Les exemptions ne sont pas une faveur magique qui est faite au Canada», a-t-il plaidé.

«Nous soulignons que l'imposition de tarifs sur le Canada finirait par nuire aux États-Unis presque autant qu'au Canada», a-t-il ajouté.

Justin Trudeau a reçu un appui de taille, lundi. Un sondage mené auprès d'économistes par l'Université de Chicago a découvert une rare unanimité sur le sujet: zéro pour cent des économistes croient que ces tarifs aideront les Américains.