Justin Trudeau n'a pas fait courir les foules au Forum économique mondial (FEM) de Davos, mardi, mais son discours axé sur l'égalité hommes-femmes et le progressisme a été plutôt bien reçu.

Pendant son allocution, le premier ministre canadien a exhorté les dirigeants politiques et économiques à toujours garder en tête ceux qui ne seront probablement jamais assis à leur place dans le centre de ski huppé des Alpes suisses.

Il a fait valoir que la mondialisation était vouée à l'échec si les riches et les puissants de la planète acceptaient qu'elle s'opère en excluant les travailleurs qui travaillent fort pour joindre les deux bouts.

«Ces personnes sont celles pour qui nous travaillons. Ce sont ces personnes qui doivent être notre priorité. Si nous ne faisons rien, et si nous continuons à faire comme si de rien n'était, le système s'effondrera, et nous échouerons tous», a-t-il lâché.

Et devant les quelques centaines de personnes qui s'étaient déplacées pour le voir, Justin Trudeau a insisté sur le fait que la présence des femmes sur le marché du travail favorisait la croissance économique.

«Embaucher, promouvoir et retenir plus de femmes se traduit non seulement par une augmentation de vos profits, mais aussi par une plus grande diversité d'idées», a-t-il fait valoir.

Au fil de son plaidoyer d'environ 25 minutes, le premier ministre a évoqué les mouvements «#moiaussi» et «Time's up» afin d'ajouter encore davantage de poids à ses arguments.

Cette vague, a-t-il argué, démontre que nous devons avoir une discussion sur les droits des femmes, sur l'égalité et sur la «dynamique du pouvoir entre les genres».

Justin Trudeau a par ailleurs profité de l'occasion pour annoncer que la philanthrope Melinda Gates et l'ambassadrice du Canada en France, Isabelle Hudon, coprésideraient le Conseil consultatif pour l'égalité des sexes du G7.

Il a par ailleurs rappelé que la question de l'égalité hommes-femmes serait un aspect fondamental de la présidence canadienne du groupe des sept, qui culminera avec la tenue du sommet dans la région de Charlevoix en juin prochain.

Tous les dirigeants du G7, à l'exception du premier ministre japonais Shinzo Abe, participent au forum qui se tient dans la petite ville helvète nichée au coeur des Alpes.

Le plus attendu d'entre eux est sans aucun doute le président des États-Unis, Donald Trump, qui doit prononcer un discours vendredi.

Pour l'instant, le programme du premier ministre Trudeau ne prévoit aucune rencontre avec l'un de ses homologues du G7.

Il a cependant eu mardi midi un tête-à-tête avec le premier ministre de l'Inde, Narendra Modi, qui s'est dit impatient d'accueillir Justin Trudeau en visite officielle dans son pays, en février.

Opération charme

Justin Trudeau a passé une bonne partie de sa première journée au FEM à courtiser des patrons de multinationales afin de tenter de les convaincre de mettre leurs billes dans l'économie canadienne.

Il l'a amorcée avec une rencontre bilatérale avec le président et chef de la direction de Thomson Reuters, James Smith, se félicitant du fait que l'entreprise médiatique ait décidé de miser sur le Canada.

«Ça a été une conversation, plusieurs conversations, il y a deux ans avec lui, qui ont amené Thomson Reuters à déménager à Toronto, à investir au Canada», a-t-il dit avant le début de la rencontre.

«On est en train de continuer à travailler avec eux pour agrandir leur investissement (...) , et on est en très contents de vous avoir», a poursuivi Justin Trudeau.