Après deux mois de croissance, les ventes des fabricants canadiens ont reculé de 0,4% en octobre, par rapport au mois de septembre, a indiqué vendredi Statistique Canada.

L'agence fédérale a attribué la plus grande partie de cette baisse aux fermetures temporaires d'usines automobiles en Ontario.

Les ventes des fabricants ont totalisé 53,5 milliards en octobre, alors qu'elles avaient été de 53,7 milliards en septembre, après révisions.

Les ventes des fabricants ontariens - qui représentent près de la moitié du total national - ont diminué de 2,2 % à 24 milliards. Il s'agissait de la plus forte baisse parmi les provinces, et celle-ci était surtout attribuable aux ventes des industries de véhicules automobiles, de machines et d'aliments.

Au Québec, les ventes des fabricants, qui comptent pour environ le quart du total national, ont retraité de 0,4 % à 13,2 milliards.

Quatre des dix provinces ont affiché des hausses. Les ventes en Alberta ont avancé de 4,2 % à 6 milliards $, tandis que celles des fabricants de la Colombie-Britannique ont gagné 2,1 % à 4,3 milliards $. Des hausses mensuelles ont aussi été observées en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick.

L'économiste Nick Exarhos, de la Banque CIBC, a noté que le rapport d'octobre était significativement en deçà des attentes et qu'il jetait «de l'eau froide» sur les perspectives de croissance à court terme.

Cependant, dans une courte note destinée à ses clients, il a écrit que la «nature temporaire des fermetures laissait une marge pour un éventuel rattrapage plus tard dans le trimestre».

Il a aussi souligné que les ventes avaient reculé dans seulement huit des 21 industries étudiées par Statistique Canada, mais que ces ventes représentaient 56 % du secteur manufacturier.

Dans l'industrie de véhicules automobiles, les ventes ont diminué de 6,7 % pour se chiffrer à 4,6 milliards $, ce qui s'expliquait par une baisse de la production après la fermeture de certaines usines d'assemblages. Les volumes de ventes de cette industrie ont diminué de 7,6 %.

Une grève de quatre semaines dans une installation de General Motors à Ingersoll, en Ontario, qui a aussi affecté la production d'usines de fournisseurs de pièces, a vraisemblablement été un facteur de cette baisse. Statistique Canada n'a cependant pas identifié une interruption en particulier.

L'économiste Nathan Janzen, de la Banque Royale, s'est dit étonné de la baisse de 1,1 % des ventes de produits chimiques, à 4,2 milliards $, étant donné la publication de données précédentes qui faisaient état d'une hausse des volumes d'exportations de produits chimiques en octobre.

Selon lui, le secteur manufacturier du Canada est confronté à des difficultés, particulièrement s'il devait y avoir une «mauvaise» issue aux négociations sur l'Accord de libre-échange nord-américain entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.

«Malgré tout, il y a aussi des éléments positifs, notamment la plus forte croissance du secteur industriel des États-Unis, qui a tendance a importer beaucoup de produits des fabricants canadiens, ainsi qu'une plus forte économie nationale canadienne», a écrit M. Janzen.

«La contribution des fabricants au produit intérieur brut (PIB) a probablement décliné d'environ un demi-point de pourcentage au cours du mois, mais la vigueur de la contribution de la plupart des services devrait contrebalancer cela et permettre une légère hausse du PIB d'ensemble en octobre, pour faire suite à la croissance de 0,2 % de septembre.»

La semaine prochaine sera occupée pour les économistes canadiens, puisque Statistique Canada doit dévoiler une série de rapports importants. Les données sur le commerce de gros d'octobre seront publiées mercredi, puis seront suivies jeudi par celles sur l'inflation de novembre et sur le commerce de détail d'octobre. Finalement, les chiffres sur le produit intérieur brut pour le mois d'octobre seront dévoilés vendredi.