Le gouvernement fédéral investit finalement les millions de dollars promis pour aider les étudiants postsecondaires à trouver du travail dans leur domaine pendant leurs études.

Les libéraux avaient promis de consacrer 73 millions $ en quatre ans pour offrir aux étudiants des occasions d'«apprentissage intégré en milieu de travail». Ces sommes devaient être investies dès l'an dernier, mais il a fallu d'abord conclure des ententes de financement avec les regroupements d'employeurs qui participeront à ce Programme d'apprentissage intégré en milieu de travail pour étudiants.

Dans son budget de 2016, le gouvernement prévoyait que ces sommes permettraient de créer jusqu'à 8700 placements en quatre ans, mais la ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'oeuvre et du Travail, Patty Hajdu, parle plutôt maintenant de 10 000 stages pratiques pour étudiants au cours des quatre prochaines années.

De plus, le budget de 2017 prévoyait un financement de 221 millions $ sur cinq ans pour «Mitacs», un organisme à but non lucratif qui offre des stages en recherche, dans le but de créer 10 000 stages par année - soit 50 000 sur cinq ans.

La ministre Hajdu soutient que ces deux programmes faciliteront le renforcement des partenariats entre les employeurs et les écoles polytechniques, les universités et les collèges partenaires.

Plus de la moitié des étudiants de premier cycle à l'université ont la possibilité de travailler dans leur secteur pendant leurs études, mais les universités visent 100 %, car ces stages constituent un excellent tremplin vers le marché du travail, selon Pari Johnston, vice-présidente, politiques et affaires publiques, à Universités Canada.

Et les employeurs sont preneurs, même si certains ne veulent pas trop y investir de ressources tout en déplorant ensuite que les finissants soient souvent mal préparés aux réalités du marché.

Jeter des ponts

Le Conseil consultatif en matière de croissance économique, qui épaule le gouvernement libéral, a encouragé Ottawa à consacrer davantage de ressources dans ces programmes d'apprentissage intégré en milieu de travail, afin de jeter des ponts entre les étudiants et leur milieu de travail.

Le programme fédéral permettra d'offrir plus de stages pratiques aux étudiants de niveau postsecondaire en sciences, en technologies, en génie, en mathématiques (STGM) et en affaires. Les employeurs admissibles peuvent recevoir des subventions couvrant jusqu'à 50 % du coût des salaires prévus pour les stages, jusqu'à concurrence de 5000 $ par stage - et jusqu'à 70 % (7000 $ maximum) pour les étudiants de première année et les groupes sous-représentés comme les femmes en STGM, les étudiants autochtones, les personnes handicapées et les nouveaux arrivants.

L'Alliance canadienne des associations étudiantes s'est réjouie de l'annonce d'Ottawa, mais elle espère que ces possibilités seront également offertes bientôt aux étudiants de tous les programmes, pas seulement ceux des STGM.

Le procès-verbal d'une rencontre fédérale-provinciale en éducation, tenue en décembre, révèle que l'idée fait son chemin - même pour les étudiants de niveau secondaire. Le gouvernement de l'Ontario a ainsi promis cette année de consacrer 190 millions $ sur trois ans à ces types de programmes pour les étudiants de niveaux secondaire et postsecondaire.

La ministre Hajdu se dit ouverte à l'idée d'offrir le programme aux étudiants du secondaire, mais elle n'aurait pas reçu de demandes en ce sens des provinces jusqu'à maintenant.