Alors que la dette des ménages atteint un niveau sans précédent, le réveil pourrait être brutal pour certains Canadiens n'ayant pas réglé le solde de leur carte de crédit advenant qu'un autre ralentissement frappe le pays au cours des prochaines années, suggère un rapport publié mercredi.

L'agence de notation Moody's prévient qu'elle surveillera de près l'Alberta ainsi que la Saskatchewan en ce qui a trait aux défaillances des consommateurs.

Au cours de la deuxième moitié de 2006, le nombre de demandes de prestations d'assurance emploi a doublé dans ces deux provinces, frappées de plein fouet par la déprime des prix du brut qui s'est amorcée à la fin de 2014.

Moody's affirme que la capacité de payer des ménages en Alberta et en Saskatchewan constituera notamment un test important pour les portefeuilles de prêts des grandes banques canadiennes.

«Nous sommes tous un peu vulnérables actuellement au Canada, souligne le vice-président adjoint chez Moody's, Jason Mercer. Si le marché de l'emploi devait être ébranlé, cela pourrait modifier la façon de dépenser des consommateurs.»

Le niveau d'endettement des ménages canadiens a presque doublé au cours des 30 dernières années, alors que les faibles taux d'intérêt et la stabilité économique ont incité les consommateurs à s'endetter davantage, notamment pour acheter une maison.

Selon Moody's, en date du 31 mars, les ménages avaient contracté une dette de 1,67 $ sur le marché du crédit pour chaque dollar de revenu disponible ajusté.

En plus des bas taux d'intérêt, la reprise économique canadienne depuis la dernière récession, qui a été plus rapide qu'aux États-Unis ainsi qu'en Europe, a également contribué à la progression fulgurante du niveau d'endettement.

Certains analystes s'inquiètent de constater qu'une génération entière ne semblait pas préoccupée par ce gonflement insoutenable de la dette.

La firme de notation affirme que c'est l'augmentation de la dette hypothécaire, plutôt que les prêts à la consommation, qui fait grimper l'endettement des ménages.

Généralement, les consommateurs sont plus soucieux d'effectuer leurs paiements hypothécaires plutôt que d'acquitter leur solde de carte de crédit, selon Moody's. Les cartes de crédit offrent des solutions de paiement plus flexibles qui ne se traduisent pas par une saisie de biens comme une automobile.

Toutefois, les taux d'intérêt exigés par les compagnies de cartes de crédit sont plus élevés que ceux associés aux hypothèques.