Le géant suisse du négoce des matières premières Glencore a fait un pas de plus dans son programme de désendettement avec la vente annoncée mercredi de 40% de sa filiale agricole, cédée au plus grand fonds de pension du Canada.

Le groupe suisse a signé un accord pour vendre Glencore Agri à une filiale à 100% de l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada (l'OIRPC) pour 2,5 milliards de dollars, a-t-il indiqué dans un communiqué.

L'opération, qui se fera en numéraire, valorise cette filiale à 6,25 milliards de dollars, a-t-il chiffré.

La vente de sa participation dans ses activités agricoles faisait partie de la liste des projets dévoilés en septembre dernier par Glencore pour reprendre le contrôle de son bilan.

Le groupe avait alors détaillé une série de mesures drastiques, qui incluaient entre autres une augmentation de capital ou la suspension du dividende, pour réduire sa dette qui avait dépassé la barre des 30 milliards de dollars.

D'emblée, le groupe basé à Baar, dans le canton suisse de Zoug, a précisé à nouveau que le produit de cette vente sera affecté à la réduction de sa dette.

La transaction devra toutefois au préalable recevoir les autorisations règlementaires habituelles. Elle devrait être finalisée durant la seconde moitié de l'année, a estimé Glencore.

«L'OIRPC a une expérience établie dans ce secteur et partage notre vision pour la croissance future de cette activité», a déclaré le patron de Glencore, le milliardaire sud-africain Ivan Glasenberg, cité dans le communiqué.

Il s'est dit très satisfait de ce partenariat avec le fonds de pension canadien, rappelant au passage que le portefeuille d'activités agricoles du groupe avait été transformé en particulier avec le rachat en 2012 du groupe canadien Viterra.

Cette acquisition avait permis à Glencore de changer d'échelle dans le secteur des matières premières agricoles, jusqu'alors dominé par les géants américains tels que Cargill ou Archer Daniels Midland.

Mais les revenus de cette division ont fondu de près de moitié l'an passé, les produits agricoles n'échappant pas à la chute généralisée des cours des matières premières.

En 2015, cette branche agricole, qui englobe les céréales, les oléagineux, le riz, le sucre, les légumineuses et le coton, a dégagé un bénéfice avant intérêts et impôts de 524 millions de dollars, a indiqué Glencore dans le communiqué.

«Nous considérons cette cession comme une bonne affaire pour Glencore», a commenté Nick Hatch, analyste chez Canaccord Genuity, dans une note, estimant que le groupe était en bonne voie pour atteindre ses objectifs en matière de cessions d'actifs et réduction de sa dette.

S'il a jugé le prix «raisonnable», il a toutefois pointé que cette vente se faisait en dessous des attentes d'une partie du marché.

Vers 9h00, le titre perdait 4,09% à 136,05 pence alors que le FTSE100, l'indice de référence de la Bourse de Londres, où le titre est coté, gagnait 0,65%.

L'action Glencore avait connu un lundi noir fin septembre, alors que la série de mesures annoncées trois semaines plus tôt n'avait pas suffi à apaiser les craintes des investisseurs, inquiets de ses rentrées d'argent face à la chute des cours des matières premières dans ce secteur très gourmand en capitaux.

Le titre a toutefois nettement rebondi depuis, le groupe ayant entre-temps accéléré son désendettement.

À la clôture des comptes, en décembre 2015, sa dette avait déjà été ramenée à 25,8 milliards de dollars.

Glencore, qui entendait initialement la faire baisser à 20 milliards d'ici fin 2016, a revu son objectif sur ce front, prévoyant de la réduire aux environs de 17 à 18 milliards. Il prévoit également de céder entre 4 et 5 milliards de dollars d'actifs cette année.