L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a réduit ses prévisions de croissance économique du Canada pour 2015 et 2016, évoquant l'impact de l'importante chute des cours du pétrole brut et d'autres matières premières depuis la publication de ses perspectives précédentes, en novembre.

L'organisme établi à Paris s'attend désormais à ce que l'économie canadienne progresse de 2,2% cette année, soit 0,4 point de pourcentage de moins que ce qu'elle avançait dans ses prévisions précédentes.

La croissance pour 2016 a été réduite de 0,3 point à 2,1%.

L'OCDE estime que le Canada est l'un des pays qui ont été affectés par le plongeon du prix du pétrole et de celui d'autres ressources naturelles, tandis que d'autres, particulièrement en Europe et en Asie, profiteront du recul du cours de l'or noir à un creux de six ans.

Ses prévisions pour la croissance économique mondiale ont grimpé de 0,1 point à 4,0% pour 2015, et de 0,2 point à 4,3% pour l'an prochain.

La croissance du produit intérieur brut des États-Unis est estimée à 3,1% en 2015 et à 3,0% l'an prochain, deux chiffres inchangés par rapport aux prévisions de novembre.

«Le recul des prix du pétrole augmente le revenu réel des ménages tout en réduisant les coûts des entreprises, et il devrait conséquemment être bénéfique à la croissance mondiale, indépendamment de la perte de revenus pour les producteurs pétroliers», a expliqué l'OCDE.

Le cours du pétrole brut se trouve actuellement environ 35% en deçà de son niveau au moment où les précédentes prévisions de l'OCDE ont été préparées, en novembre, a rappelé l'organisme.

Le baril de pétrole brut - qui s'était temporairement stabilisé aux environs de 50 $ US - a repris son mouvement à la baisse ces derniers jours. Il a cependant regagné mercredi 1,20 $ US à 44,66 $ US à la Bourse des matières premières de New York. Le cours du pétrole avait grimpé jusqu'à 107 $ US au début de l'été dernier.

L'OCDE est un regroupement des pays les plus riches du monde qui révise ses prévisions économiques tous les mois de mars et de novembre.

Dans sa mise à jour de mercredi, l'organisation avertit qu'une inflation et des taux d'intérêt inhabituellement faibles pourraient augmenter le risque d'instabilité financière mondiale. En outre, le taux de chômage reste élevé dans plusieurs pays, a-t-elle ajouté, malgré l'amélioration du portrait de la croissance.

Après des années de crise et de stagnation en Europe, l'OCDE a estimé que le plongeon des prix du pétrole et la récente initiative de la Banque centrale européenne pour relancer l'économie représentaient pour le continent une «occasion dont il avait bien besoin» pour remettre sa croissance en marche.

L'organisation prévoit ainsi une croissance combinée de 1,4 pour cent pour les 19 pays qui utilisent l'euro comme devise.

Faisant valoir que la politique monétaire n'est pas suffisante en elle-même pour assurer le retour d'une forte croissance, l'OCDE a exhorté les leaders européens à stabiliser leurs règles budgétaires et autres réglementations.

Selon l'organisation, l'Inde devrait connaître cette année une croissance de 7,7%, ce qui serait supérieur à celle de 7,0% prévue pour la Chine. La prévision pour la croissance économique du Japon a été légèrement augmentée à 1,0%.