Le NPD fait de l'oeil aux petites et moyennes entreprises.  Un gouvernement néo-démocrate réduirait leur taux d'imposition de près de 20 % en deux ans, a annoncé mardi le chef du NPD, Thomas Mulcair.

Dans un discours devant le Club économique du Canada, M. Mulcair a fait valoir que les petites et moyennes entreprises représentent l'un des poumons économiques du pays. Une réduction de leur fardeau fiscal leur accorderait un peu d'oxygène pour créer de nouveaux emplois au moment même où l'économie canadienne entre dans une période de turbulence en raison du choc pétrolier.

Ainsi, le taux d'imposition des PME passerait de 11 % à 10% dès la présentation d'un premier budget néo-démocrate. Il serait réduit à 9 % au cours de la deuxième année d'un premier mandat, a expliqué M. Mulcair.

Il a aussi affirmé qu'un gouvernement du NPD prolongerait pendant deux autres années la déduction pour amortissement accéléré, une mesure populaire auprès des entreprises pour faciliter l'achat de nouveaux équipements. Cette mesure a été introduite par le gouvernement Harper en 2007, mais elle doit prendre fin cette année.

Enfin, le NPD s'engage à donner un coup de pouce au secteur manufacturier, durement ébranlé au cours des dernières années, en instaurant un crédit d'impôt à l'innovation.

« Nos petites et moyennes entreprises sont celles qui créent le plus d'emplois au Canada et il est grand temps que nous les aidions à offrir des emplois », a affirmé M. Mulcair dans son discours.

« Ces mesures concrètes ne sont que quelques-unes des mesures que nous pouvons mettre en oeuvre, dès maintenant, afin de remettre l'économie et la classe moyenne sur la bonne voie », a-t-il ajouté.

Selon les calculs du NPD, la réduction du taux d'imposition des PME privera le fisc de 600 millions de dollars en revenus tandis que le crédit d'impôt à l'innovation coûtera 60 millions.

Quant au maintien de la déduction pour amortissement accéléré, le coût annuel est estimé à 600 millions de dollars.

« Je crois en une croissance économique prudente passant par des investissements stratégiques et une politique budgétaire saine. Je crois en des politiques qui attirent les investissements et stimulent la création d'emplois stables à temps plein », a fait valoir M. Mulcair.

Aux Communes, le premier ministre Stephen Harper a tourné au ridicule cette promesse du NPD. « La réalité est que tout le monde prévoit que l'économie canadienne va continuer de croître cette année. Nous avons mis en oeuvre un plan pour équilibrer le budget et maintenir des impôts bas pour les familles, les individus et les entreprises. (...) Ce que l'on voit aujourd'hui de la part du leader du NPD ressemble une conversion sur un lit de mort pour une baisse des impôts  pour les entreprises », a dit M. Harper.

Depuis septembre dernier, le NPD a dévoilé certains éléments importants de son programme électoral en prévision du scrutin fédéral du 19 octobre. Le NPD s'est engagé à investir tout près de cinq milliards de dollars pour créer un réseau national de garderies à 15 $ par jour en s'inspirant du système québécois. Il a aussi promis de fixer à 15 $ l'heure le salaire minimum pour les employés qui travaillent pour des entreprises dans un secteur relevant de la compétence du gouvernement fédéral.