Le ministre du Commerce international, Ed Fast, a ordonné de reprendre les négociations d'un accord de libre-échange avec le régime militaire de la Thaïlande, malgré des recommandations contraires de ses fonctionnaires, a appris La Presse.

C'est ce qu'on peut lire dans un document interne classé «secret» qui énonce les priorités actuelles du ministère fédéral des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement.

On apprend que le 24 octobre, une note d'information a été rédigée par des membres de ces ministères à l'intention des bureaux du ministre du Commerce international, Ed Fast, et du ministre des Affaires étrangères, John Baird.

Cette note «recommandait de ne pas finaliser les discussions exploratoires visant la négociation d'un accord de libre-échange ou de lancer des négociations [...] en l'absence d'un gouvernement démocratiquement élu».

Les fonctionnaires ont aussi recommandé que le Canada ne prenne pas lui-même l'initiative de poursuivre ces pourparlers commerciaux avant qu'un gouvernement civil ne soit de retour au pays.

En mai 2014, l'instabilité politique a atteint son apogée en Thaïlande avec le coup d'État mené par l'armée et dénoncé par la communauté internationale, dont Ottawa.

Apparemment, cette condamnation n'a pas empêché le bureau du ministre Fast de passer outre l'avis de la fonction publique et d'ordonner non seulement le maintien des pourparlers, mais la fin de la phase exploratoire dans quelques mois.