Les jeunes qui ont complété des études secondaires gagnent mieux leur vie qu'auparavant, selon Statistique Canada.

Il s'agit là de l'une des conclusions principales d'une étude dévoilée lundi et portant sur tous les diplômés canadiens des années 2000-2002 à 2010-2012.

Pendant cette période, les hommes de 20 à 34 ans ayant terminé leur secondaire et occupant un emploi à temps plein ont vu leur salaire horaire réel moyen progresser de 9,0%, alors que chez leurs consoeurs, il a bondi de 11%.

Ces progrès sont largement attribuables au boom pétrolier qui a, d'après Statistique Canada, stimulé la demande pour «des travailleurs ayant un faible degré de scolarité».

Pendant que la rémunération de cette catégorie de main-d'oeuvre progressait, la situation salariale de plusieurs titulaires d'un diplôme universitaire, elle, stagnait, ou s'améliorait de manière plus modeste.

Chez les hommes bacheliers, le salaire obtenu pour chaque heure passée au boulot n'a pas connu de hausse pendant la période à l'étude. Leurs consoeurs ont, quant à elles, dû se contenter d'une augmentation de 5,0% sur ces 10 ans.

Dans ce contexte, les écarts salariaux entre les diplômés du secondaire et les détenteurs de baccalauréat se sont donc rétrécis.

Pourtant, il est toujours difficile de convaincre bien des élèves qu'ils n'ont pas nécessairement besoin de s'asseoir sur les bancs d'une université pour avoir éventuellement droit à des conditions salariales enviables.

La présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Josée Bouchard, soutient que plusieurs élèves se font encore tirer l'oreille pour acquérir une formation au secondaire visant à leur permettre d'évoluer dans des domaines comme le secrétariat, les ventes ou encore la construction.

Elle se désole d'entendre encore régulièrement les jeunes affirmer que ceux qui se dirigent vers ces secteurs professionnels et techniques «n'ont pas de capacités et ne sont pas intelligents».

Mme Bouchard estime qu'il est extrêmement laborieux de se débarrasser de ces idées préconçues puisque de nombreux parents contribuent à alimenter de tels préjugés lorsqu'ils discutent d'avenir avec leur enfant.

À son avis, dans notre société, la valeur des études supérieures est parfois «surestimée», puisque le cheminement scolaire universitaire «n'est pas nécessairement pour tout le monde».

«Il y a beaucoup de jeunes qui mériteraient de réaliser leur épanouissement à travers un métier», conclut-elle.