Le plus récent syndicat à voir le jour au Canada souhaite grossir ses rangs déjà imposants, même en cette période houleuse pour le mouvement syndical, et a quelques idées pour y parvenir.

Les Travailleurs et travailleuses canadien(ne)s de l'automobile (TCA) et du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP) ont fusionné pour former un nouveau groupe appelé Unifor.

Le syndicat compte déjà 300 000 membres, mais beaucoup de discussions au congrès de fondation d'Unifor, qui avait lieu ce week-end à Toronto, ont porté sur son expansion par le recrutement d'industries traditionnellement non syndiquées.

Ce scénario survient à un moment où le mouvement ouvrier se sent attaqué, ce qui a été explicitement établi au congrès.

Selon Nelson Wiseman, professeur associé en sciences politiques à l'université de Toronto, il n'y a aucun doute que le mouvement syndical du secteur privé bat de l'aile depuis quelques années.

Il croit que les syndicats multisectoriels et la baisse des cotisations syndicales font foi de la faiblesse du mouvement. Lorsque les syndicats ont été créés au Canada, a-t-il rappelé, ils étaient organisés en secteurs distincts.

L'une des premières batailles du nouveau groupe pourrait se tenir dès cet automne, alors que le projet de loi C377 forcerait les syndicats à rendre publics toute dépense de plus de 5000 $ ainsi que les salaires des employés touchant plus de 100 000 $.

«Le gouvernement conservateur a décidé de mettre à l'épreuve notre droit démocratique d'organiser et de récolter des cotisations syndicales. Il isole les syndicats. Il attaque nos finances. Il attaque notre capacité à représenter nos membres», a déclaré samedi le nouveau président d'Unifor, Jerry Dias.

Un porte-parole de la ministre du Travail, Kellie Leitch, a affirmé que la ministre avait téléphoné à M. Dias pour le féliciter de sa nomination et pour discuter de façons de travailler de pair pour améliorer les opportunités d'emplois.