Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, estime qu'Ottawa a fait sa part et que c'est maintenant au tour des entreprises de relever les défis de la nouvelle économie mondiale.

Dans un discours dont des copies ont été remises à l'avance aux médias, M. Flaherty affirme que la prospérité du pays dépend de la manière dont les entreprises canadiennes s'adapteront à une économie qui penche de plus en plus du côté de l'Asie.

Il s'agit essentiellement du même message que celui exprimé lundi par le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, devant le même auditoire - le Conseil canadien des chefs d'entreprise, à Ottawa.

John Manley, l'ancien ministre des finances libéral qui préside maintenant le Conseil, était dans l'auditoire et n'a pas été impressionné par ce qu'il a entendu.

Plutôt que de se contenter des profits, Manley a indiqué que ses membres, qui font partie des 150 entreprises les plus importantes au pays, sont prêts à investir beaucoup dans les trois prochaines années.

«En fait, les dépenses prévues sur les investissements au Canada de nos membres dépassent toutes les dépenses de relance des gouvernements fédéraux et provinciaux au cours de la dernière récession», a-t-il dit.

«C'est assez considérable et je crois que ça paiera en termes d'emplois et d'opportunités économiques dans l'avenir.»

M. Flaherty a répété des idées que le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, et lui avaient déjà exprimés.

M. Carney a récemment subi les foudres du monde des affaires après avoir critiqué les dirigeants d'entreprises qui disposent d'importantes liquidités inutilisées qui totaliseraient plus de 500 milliards $, plutôt que de les utiliser pour faire croître leurs entreprises, ou de les retourner aux investisseurs.

M. Flaherty affirme que le gouvernement fédéral a pris les mesures nécessaires pour permettre aux entreprises d'être concurrentielles, notamment en réduisant les impôts, en encourageant l'achat de nouvelles technologies et en réduisant les obstacles administratifs.

Mais ultimement, dit-il, le secteur privé doit prendre ses responsabilités.

«Le gouvernement ne peut pas tout faire seul, a dit M. Flaherty. Les investissements privés des entreprises doivent également contribuer à jeter les bases d'une expansion soutenue, à plus long terme de l'économie canadienne et de la croissance des emplois.»

D'ailleurs, dans un communiqué indépendant, KPMG a publié la plus récente étude sur la compétitivité fiscale annuelle mardi, démontrant que le Canada maintient le deuxième plus faible taux d'imposition pour les entreprises parmi les 14 principaux pays évalués, et le plus bas parmi les pays développés.

M. Manley a déclaré aux journalistes que les critiques formulées à l'endroit des entreprises étaient injustes. La réticence des chefs d'entreprises est non seulement compréhensible, mais prudente, a-t-il dit, étant donné que M. Flaherty, lui-même, les a mis en garde contre les risques en Europe et aux États-Unis.