L'inflation canadienne a reculé en mai à son plus faible niveau en près de deux ans, soit 1,2%, les Canadiens ayant déboursé moins d'argent pour l'essence, l'équipement vidéo et certains types de vêtements, tandis que les hausses de prix de plusieurs autres biens de consommation ont ralenti.

Les économistes s'attendaient à un important déclin de l'inflation en mai par rapport à avril, alors qu'elle était de deux pour cent, mais le recul observé a été encore plus prononcé et l'indice des prix à la consommation se retrouve à son plus faible niveau depuis juin 2010.

Les prix ont aussi reculé en mai sur une base mensuelle. Le panier d'environ 175 biens et services étudié par Statistique Canada a coûté 0,1%  de moins en mai qu'en avril.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, avait indiqué cette semaine qu'il s'attendait à ce que l'inflation recule sous le niveau de deux pour cent préconisé par la banque centrale à court terme, en raison essentiellement de la culbute des prix de l'essence à travers le monde. Il avait aussi dit que l'inflation de base - qui exclut les prix les plus volatils, comme ceux du secteur de l'énergie - se maintiendrait plus près de sa cible.

M. Carney aura eu raison sur les deux fronts, puisque l'inflation de base a glissé à 1,8%, par rapport à 2,1% en avril.

Le ralentissement de l'inflation - combiné à l'affaiblissement des perspectives économiques mondiales et au resserrement inattendu des règles hypothécaires par Ottawa cette semaine - donne moins de poids aux arguments des observateurs qui auraient aimé que M. Carney fasse grimper les taux d'intérêt à court terme. Par ailleurs, plusieurs économistes ont indiqué ces derniers jours que la Banque du Canada pourrait probablement laisser son taux de financement à un jour à un pour cent jusqu'en 2014 à la lumière de l'approche de la Réserve fédérale des États-Unis, qui continue à se montrer modérée dans ses interventions.

Le plongeon de l'inflation en mai est essentiellement attribuable aux prix de l'essence, qui ont reculé de 2,3% en mai par rapport au même mois en 2011. Il s'agit de son premier recul annuel en 23 mois. L'essence a en outre coûté moins cher en mai qu'en avril, dans une proportion de 3,5%.

Les prix des vêtements pour femmes ont glissé de 3,2% par rapport à l'an dernier, tandis que ceux des légumes frais ont diminué de 7,1%, que ceux de l'équipement vidéo ont plongé de 13,3% et que ceux du gaz naturel ont reculé de 16,6%.

Parmi les hausses de prix annuelles du mois dernier se trouvent notamment celles des aliments (+2,5%), de l'électricité (+5,4%), de la viande (+6,1%), des coûts de remplacement par le propriétaire (+2,4%) et des automobiles (+1,7%).

Dans l'ensemble, sept des huit principales composantes étudiées par Statistique Canada ont grimpé, mais plusieurs de façon moins importante qu'elles ne l'avaient fait le mois précédent.

Sur une base mensuelle, les prix des vêtements pour femmes, du gaz naturel, des automobiles et des produits de boulangerie ont tous reculé en mai par rapport au mois d'avril, mais des augmentations ont été observées, notamment pour les frais des voyageurs, les fruits frais, la viande et l'électricité.

Par région, l'inflation a diminué dans toutes les provinces le mois dernier. Terre-Neuve-et-Labrador continue de connaître les plus importantes hausses de prix, avec une inflation de 2,5%, tandis que l'indice des prix à la consommation reste le plus faible en Alberta, à 0,4%.

Au Québec, les prix à la consommation ont augmenté le mois dernier de 1,9% par rapport à l'an dernier. La hausse a été de 1,2% en Ontario et de 1,8% au Nouveau-Brunswick.