Le premier ministre canadien Stephen Harper a qualifié dimanche d'«occasion historique» le début de négociations sur un accord de libre-échange avec le Japon, tandis que des experts des questions économiques lançaient une mise en garde au sujet des périls que présente l'ouverture des frontières canadiennes à la troisième économie mondiale.

M. Harper en a fait l'annonce avec son homologue japonais, Yoshihiko Noda, à la suite d'une rencontre bilatérale qui s'est déroulée à Tokyo, et il a estimé qu'un partenariat avec le Japon offrirait de nombreuses opportunités économiques au Canada.

«Le potentiel d'échanges commerciaux accrus entre nous qui donneront lieu à la création d'emplois, à une croissance et à une prospérité à long terme est vraiment énorme», a déclaré le premier ministre fédéral à la suite de son entretien avec M. Noda.

M. Harper a estimé que les exportations canadiennes au Japon pourraient augmenter dans une proportion de quelque 66 pour cent, et il s'est engagé à faire le nécessaire afin de protéger les secteurs qui pourraient être en péril.

«Nous allons nous assurer lorsque nous nous installerons à la table de négociation, comme nous le faisons lors de toutes les négociations, de chercher à obtenir une entente qui ne sera pas seulement bonne pour l'économie canadienne dans son ensemble, mais aussi qui protégera tous nos différents secteurs. Voilà notre ambition, mais nous devons faire ce qu'il y a de mieux pour l'économie canadienne entière», a-t-il dit.

Pour y arriver, les spécialistes affirment que le Canada devra hausser son niveau de jeu parce que les Japonais sont des négociateurs durs et aguerris, probablement les plus ferrés auquel le gouvernement Harper fera face depuis qu'il a entrepris sa série de négociations bilatérales.

«Nous avons affaire en Extrême-Orient à des États sophistiqués avec de solides équipes de négociateurs, et souvent de forts groupes de pression nationaux», a indiqué Gordon Houlden, spécialiste des échanges commerciaux et ancien responsable du gouvernement.

M. Harper a indiqué qu'une entente donnerait de la vigueur à l'économie canadienne en générant des milliards de dollars additionnels dans le commerce avec le Japon.

Après avoir été écartés des négociations touchant le Partenariat transpacifique, les deux pays ont entrepris une étude conjointe de coopération économique. Des officiels du gouvernement canadien ont expliqué que cette étude faisait état de secteurs commerciaux complémentaires pour le Canada et le Japon.

Le premier ministre Noda a également annoncé que son pays et le Canada envisageaient une coopération portant sur des questions de défense et de sécurité, y compris l'établissement  d'une base de ravitaillement que les militaires canadiens pourraient utiliser en cas d'urgence.

Le premier ministre Harper se trouve au Japon dans le cadre d'une tournée commerciale en Asie.